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Conseil économique, social et culturel : L’HEURE EST A LA REFORME

Le CESC ambitionne une nouvelle impulsion grâce à de nouveaux textes plus adaptés aux missions et aux défis de l’institution

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Les observateurs et experts nationaux et internationaux sont unanimes : le Conseil économique, social et culturel (CESC) a, plus que jamais, besoin d’être reformé pour jouer son rôle fondamental de médiateur entre le secteur public et le secteur privé, entre les investisseurs et les entreprises, entre le formel et l’informel. En effet, notre pays sort d’une crise sans précédent marqué par une récession économique qui avait entrainé l’effondrement du secteur privé, principale source de création et d’accumulation de richesses. Heureusement, aujourd’hui, grâce aux soutiens constants des partenaires techniques et financiers, notre économie reprend enfin son envol, timidement certes, mais sûrement. Les efforts de restauration de l’appareil de production et de relance des activités économiques sont entamés. La relance économique reprend progressivement mais ne sera pas totale sans l’implication d’un secteur privé fort et dynamique.
Malheureusement, le Conseil économique, social et culturel qui assure la représentation des principales activités économiques, sociales et culturelles de notre pays, peine à donner une image de dynamisme et de créativité. Et cela depuis plus des décennies. Cette institution, très convoitée à cause des privilèges qu’elle confère à ses animateurs, s’est peu à peu détournée de sa vocation principale. Pire, la CESC, souffre d’un manque de visibilité et d’écoute de la part du pouvoir exécutif. Aujourd’hui, son état de dégradation institutionnelle est tel que beaucoup de Maliens doutent de son utilité.
Donner un visage neuf et une nouvelle impulsion à la 8è institution de la République pour qu’elle puisse jouer pleinement son rôle de catalyseur dans le développement économique, social et culturel, est la mission cruciale que s’est assignée cette 5è mandature. Sa 1ère session ordinaire a démarré hier au siège de l’institution à Koulouba. La cérémonie d’ouverture de la session inaugurale était présidée par le nouveau patron du CESC, Boulkassoum Haidara. Elle s’est déroulée en présence du Premier ministre Modibo Keita. Plusieurs membres du gouvernement, du corps diplomatique, consulaire, des représentants des organisations internationales et le gouverneur du district de Bamako étaient aussi présents à la cérémonie.

UN CADRE DE CONCERTATION. Dans son discours d’ouverture, le président de l’institution a averti que cette 5è mandature constituera un sacerdoce pour les conseillers appelés à assumer de façon efficace et efficiente leur rôle vis-à-vis de l’exécutif dans la formulation des politiques publiques. « C’est dans le cadre du respect de cet engagement que, dès sa mise en place en avril, le nouveau bureau a immédiatement entrepris des missions pour l’élaboration des recueils au titre de 2015 dans les régions de Koulikoro, Ségou, Sikasso, Mopti, Kayes et le district de Bamako. Les régions de Tombouctou, Gao et Kidal sont prévues dès qu’une amélioration de la situation sécuritaire dans ces localités sera perceptible. A travers ces périples, nous avons invité toutes les forces vives du pays à rester mobilisées derrière le président de la République et le gouvernement pour l’acceptation et la défense de cet accord de paix signé le 15 mai dernier qui constitue, malgré ses insuffisances, un jalon important vers une paix durable dans notre pays », a-t-il développé.
Ces consultations ont permis aux conseillers du CESC de créer et d’instaurer un cadre de concertation avec les notabilités, les leaders religieux dans chacune de ces régions, indiquera Boulkassoum Haidara. Il rappellera que les recueils soumis par les forces vives des régions concernées ont trait à de problématiques diverses liées au secteur primaire (agriculture, élevage, pêche, environnement et assainissement), secondaire (eau et énergie, industries et mines, artisanat et tourisme) et tertiaire (santé, développement social, éducation, jeunesse-sport, administration et sécurité) ainsi qu’au secteur des infrastructures et équipements urbains et habitat. « Avec la récurrence et la similitude des problèmes identifiés, l’évaluation du Recueil 2014 a révélé la résolution de certains problèmes et le début d’exécution d’autres pour lesquels nous adressons nos très vives félicitation au Gouvernement », a t-il indiqué.

RELECTURE DES TEXTES. Soulignant l’importance de cette première session, Boulkassoum Haidara indiquera que les travaux seront entièrement consacrés à la relecture des textes constitutifs du CESC, notamment les dispositions constitutionnelles, les lois, les décrets d’application, le règlement intérieur et enfin le règlement administratif.
En réalité, la pratique a démontré qu’après plus de 20 années d’existence, les textes de fonctionnement et d’organisation du Conseil économique, social et culturel ressentent beaucoup de limites dans leur application, a-t-il déploré. « Notre conviction est toute établie qu’aussi longtemps que des dysfonctionnements persisteront au sein de l’institution, l’effectivité de ses missions essentielles et sa visibilité continueront à en souffrir. La réforme est la seule alternative qui s’impose à nous en ce moment ci où l’objectif commun demeure l’émergence d’une institution forte, véritablement capable de conseiller les hautes autorités de la République dans la perspective d’une meilleure prise en compte des attentes et des préoccupation légitimes des populations », a assuré le président de l’institution.
Cependant, admet Boulkassoum Haïdara, « conscients des difficultés et de la complexité de cette exercice auquel nous tentons de nous soumettre, une aide dans la conduite des travaux sera fournie par non seulement l’administration, mais aussi et surtout par une commission ad hoc que nous avons mise en place depuis quelques semaines. Au besoin, recours sera fait à d’autres compétences extérieures reconnues pour leur maitrise des question de réforme institutionnelle et il sera procédé à la rédaction des projets de nouveaux textes à transmettre aux autorités compétentes. Dans un souci de traitement diligent de nos proposition de relecture de textes, le plaidoyer semble déjà amorcé avec l’accueil et les encouragements recueillis des plus hautes autorités du pays et des autres institutions de la République à l’occasion de la visite de présentation du nouveau bureau », a annoncé le président du Conseil.
Il a remercié les autorités pour leur accompagnement constant de l’institution et souhaité qu’à l’issue de ses travaux, le Conseil économique, social et culturel soit doté d’une nouvelle impulsion grâce à de nouveaux textes plus adaptés aux missions et aux défis de l’institution.
D. DJIRE

source : L ‘ Essor

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