Le ferry grec qui servait depuis dimanche à abriter et à recenser les migrants syriens arrivés ces dernières semaines sur l’île grecque de Kos est parti, le mercredi 19 août au matin, en direction du port du Pirée, près d’Athènes, laissant les autorités locales sans structure d’accueil.
L’objectif était d’alléger la pression migratoire sur les îles de la mer Egée, et les autorités grecques avaient également affrété des autocars pour transférer environ 2 600 réfugiés syriens en Macédoine – puis finalement en direction du port du Pirée. Le ferry Eleftherios Venizelos avait en effet quitté Kos mercredi matin avec 1 700 Syriens à bord et en a récupéré quelque 900 autres sur les îles égéennes de Kalymnos, Leros et Lesbos.
Mais le départ du ferry entraîne des difficultés à Kos et dans les îles avoisinantes désormais privées de cette structure d’accueil. On ignore si un autre navire sera envoyé dans la zone, et en attendant, les autorités se sentent démunies face à l’afflux incessant de migrants.
« La solution du bateau de croisière ne concernait de toute manière que les Syriens avec des papiers, précise Constance Theisen, chargée des affaires humanitaires chez Médecins sans frontières (MSF). C’est, certes, le gros des arrivées sur les iles grecques en ce moment, on parle de 65 à 70 %, mais pas que. Il y a aussi des familles afghanes, il y a des personnes de nationalité irakienne, des personnes du Pakistan ou d’autres pays d’Afrique. »
« Rien pour les accueillir »« Pour ces personnes-là, de toute manière, la situation à Kos n’a pas changé, poursuit l’humanitaire, ils attendent encore longtemps pour être enregistrés par la police, on parle de 15 à 20 jours. Et pendant ces jours d’attente il n’y a absolument rien pour les accueillir. Aucun hébergement ou aucune nourriture distribuée, aucun accès à des toilettes ou à des douches. »Et Constance Theisen de déplorer qu’il ne reste, à l’heure actuelle, qu’une personne au port chargée de l’enregistrement des migrants, venus pour beaucoup des côtes turques,notamment de Bodrum. Depuis janvier, environ 160 000 migrants, originaires principalement des zones de guerre en Syrie, en Afghanistan ou en Irak, sont arrivés sur des îles de la mer Egée.
Source: RFI