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Mesures Sociales COVID-19 : Croire avant de voir ?

La moitié du budget de l’Etat du Mali (500 milliards de FCFA) engagée pour soutenir les populations maliennes. Le Président met dans la cagnotte de la lutte contre le Covid-19 trois mois de son salaire. Son Premier ministre renonce à 2 mois de salaire et les membres du gouvernement à 1 mois de salaire. 20 millions de masques sont attendus au Mali d’ici la semaine prochaine. Gratuité de l’électricité et de l’eau pour les couches les plus démunies de la population durant deux mois (avril, mai). Le second tour des législatives aura bien lieu à la date indiquée (le 19 avril).

Bamako, la capitale malienne, pourrait être bientôt isolée des autres localités du pays. Un fonds spécial de 100 milliards de FCFA est débloqué pour les familles les plus vulnérables. Diminution pendant 3 mois, de la base taxable au cordon douanier des produits de première nécessité. Exonération de la TVA, Distribution gratuite de plus de 50000 tonnes de céréales et de 16000 tonnes d’aliments bétail aux populations vulnérables. Ce sont les mesures sociales prises par le président de la République face à la pandémie du Coronavirus, pour soulager la population un temps soit peu. Mais les Maliens dans leur grande majorité attendent l’application de ces mesures avant d’y croire.

L’impact de la crise sanitaire liée au Covid-19 est déjà perceptible sur l’économie nationale qui connait une baisse d’activité. De nombreux secteurs clés de notre économie sont touchés, notamment, les exportations en particulier agricoles, les importations, les BTP, le Tourisme et l’hôtellerie, le Commerce, la culture évènementielle , le Transport etc.

A la tâche dans l’ombre avec l’exécutif, le Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita revient dans la lumière par un commentaire d’après-annonce des mesures prises pour atténuer les effets néfastes des impacts économiques et sociaux de la crise sanitaire du Coronavirus.

Le couvre-feu décrété a été mal vu et commence à se faire ressentir par les populations, notamment celles qui sont les plus vulnérables du secteur informel (coiffeurs, vendeurs ambulants, serveurs de restaurants et cafés, mécaniciens, menuisiers, chauffeurs de taxi, femmes de ménage, etc). Autant d’activités qui tournent au ralenti partout au niveau national.

Dans un pays où 76% de la population évoluent dans le secteur de l’informel, selon l’Organisation internationale du travail (OIT), le couvre-feu pose de véritables problèmes de survie.

« Si la crise liée au coronavirus perdure, nous n’aurons pas de choix que de fermer, car nous n’allons pas pouvoir tenir », martèle le gérant d’une boulangerie-pâtisserie à Sotuba. Comme ce gérant, nombre de boulangeries et de pâtisseries de Bamako traversent une période difficile à la suite de la crise sanitaire née du coronavirus. La situation s’est empirée depuis la mesure du couvre-feu. Les productions et les chiffres d’affaires prennent un coup dur. Ils subissent des baisses drastiques sans précédent.

«Sous prétexte de coronavirus, vous interdisez les rassemblements et au même moment, vous laissez les gares, marchés ouverts. Quel paradoxe», a publié sur Facebook  N. Camara, un citoyen.

Moussa Mallé quant à lui se pose la question de savoir qui sont les familles vulnérables et comment se fera le partage des 100 millions de FCFA annoncés par le Chef de l’Etat. Prise en charge pour les mois d’avril et de mai 2020, des factures d’électricité et d’eau des catégories relevant des tranches dites sociales, c’est-à-dire les plus démunies, notre interlocuteur voudrait en savoir un peu plus sur cette disposition de circonstance.

Reste que ces mesures, permises souvent grâce à des coupes budgétaires et aux fonds de solidarité contre le coronavirus mis en place par les autorités maliennes (accompagnés par une solidarité des entreprises, des chefs d’institutions et de personnes de bonne volonté), sont des remèdes conjoncturels.

Or, cette crise du Covid-19 qui a révélé les faiblesses criardes des filets de sécurité sociale du Mali devrait, une fois dépassée, constituer un déclic pour renforcer la protection des couches les plus vulnérables du pays avec des politiques économiques devant contribuer à réduire de manière significative le poids de l’informel dans l’activité économique et réduire, en conséquence, la vulnérabilité des travailleurs.

Paul Y. N’GUESSAN

Source: Bamakonews

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