Dans une dynamique de consolidation de leur souveraineté et de renforcement de l’intégration régionale, les États membres de la Confédération des États du Sahel (AES) avancent résolument vers l’harmonisation de leurs outils stratégiques. L’une des étapes majeures de ce processus a été franchie le vendredi 22 novembre 2024 à Bamako, lors de la première rencontre des ministres de la Sécurité des pays membres. L’objectif principal de cette rencontre était de valider les spécifications techniques harmonisées des documents de voyage et d’identité de la Confédération, notamment les passeports et les cartes d’identité.
Une vision commune portée par les chefs d’État
Bamada.net-Organisée à l’Hôtel Salam, cette réunion de haut niveau a rassemblé les ministres en charge de la Sécurité des trois pays fondateurs de l’AES : le Général de Division Daoud Aly MOHAMMEDINE du Mali, le Commissaire Divisionnaire de Police Mahamadou SANA du Burkina Faso et le Général de Brigade Mohamed TOUMBA du Niger. Ces autorités ont réaffirmé leur engagement à donner corps à la vision stratégique portée par les chefs d’État de leurs pays respectifs : le Capitaine Ibrahim TRAORÉ, le Général d’Armée Assimi GOÏTA et le Général de Brigade Abdourahamane TIANI.
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Le Ministre malien de la Sécurité et de la Protection civile, hôte de cette rencontre, a exprimé sa gratitude au nom du Président de la Transition malienne, pour la confiance placée en Bamako pour abriter cet événement inaugural. Il a également salué le rôle visionnaire des pères fondateurs de l’AES, rappelant le Traité de Niamey du 6 juillet 2024, qui établit les bases de la Confédération autour des axes centraux que sont la diplomatie, la défense et le développement.
Des travaux techniques d’envergure
En amont de cette réunion ministérielle, une session d’experts s’est tenue les 2 et 3 octobre 2024 à Bamako. Ces spécialistes burkinabè, maliens et nigériens ont travaillé intensément pour définir les caractéristiques des documents de voyage et d’identité de l’AES. Ils ont abordé des aspects variés tels que :
- Le format et la conception : Un design moderne alliant esthétisme et praticité.
- La technologie : Intégration de puces biométriques et d’éléments de sécurité avancés pour lutter contre la fraude et la falsification.
- La durée de validité et les langues : Une uniformisation garantissant une reconnaissance internationale.
Leur objectif commun était de garantir aux citoyens de l’AES des documents fiables, répondant aux standards internationaux les plus exigeants.
Validation et perspectives
Lors de la rencontre ministérielle, les travaux des experts ont été salués unanimement pour leur qualité. Les ministres ont validé les spécifications techniques proposées et ont décidé de lancer rapidement la production des nouveaux documents. Ils ont également instruit leurs experts de former un comité de suivi, chargé de superviser la mise en œuvre d’un plan d’actions et d’élaborer un chronogramme précis.
En marge de la réunion, les ministres ont été reçus à Koulouba par le Président en exercice de la Confédération, le Général d’Armée Assimi GOÏTA. Ce dernier a donné ses orientations stratégiques pour accélérer la mise en circulation des nouveaux documents, marquant ainsi une avancée significative dans l’intégration régionale.
Un symbole d’intégration et de souveraineté
Au-delà des aspects techniques, la mise en place de ces documents harmonisés revêt une dimension symbolique forte. Elle traduit la volonté des trois nations de l’AES de tourner la page des héritages administratifs fragmentés pour bâtir une identité collective. Ces passeports et cartes d’identité constitueront également des outils de facilitation pour la libre circulation des personnes et des biens, essentielle à la prospérité économique et sociale dans l’espace sahélien.
Un contexte géopolitique complexe
Les discussions n’ont pas été uniquement techniques. Les ministres ont également abordé la situation sécuritaire préoccupante dans la région, marquée par des menaces terroristes persistantes et des défis transnationaux. Ils ont salué les succès des forces de sécurité de l’AES dans leur lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée. À cette occasion, un hommage appuyé a été rendu aux victimes civiles et militaires de ces conflits.
Un avenir prometteur
À l’issue des travaux, un communiqué final a été adopté. Celui-ci réaffirme l’engagement des ministres à soumettre les documents harmonisés à l’approbation des chefs d’État de la Confédération et à intensifier les efforts pour une mise en œuvre rapide. Les participants ont quitté Bamako confiants dans la capacité de l’AES à relever les défis sécuritaires et administratifs auxquels elle est confrontée.
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Avec cette première étape réussie, l’AES se positionne comme un acteur régional capable de proposer des solutions innovantes et adaptées à ses réalités, tout en consolidant son indépendance et son unité face aux enjeux du XXIᵉ siècle.
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Moise Touré
Source: Bamada.net