Dans une tribune en date du 27 juin 2025 qui enflamme les réseaux sociaux depuis, Komoguel (encore lui !) alerte sur l’imminence des dangers qui pèsent sur l’avenir de notre pays et de ses dirigeants et se fait passer, pour la circonstance, pour l’éveilleur de conscience et le grand rassembleur des Maliens dans un langage frisant la condescendance. Comme lui qui a naguère occupé de très hautes fonctions politiques et administratives dans notre pays, je me sens, moi aussi, interpellé par la situation qui se détériore de jour en jour, et crains le pire pour mon pays, pour son peuple. Je me sens aussi moralement obligé d’apporter ma modeste contribution aux débats en cours. Surtout, dans un contexte où le pyromane joue au sapeur-pompier. Nous ne sommes pas des amnésiques : chacun a un passé et un présent connus de tous.
Revoilà donc Narcisse qui n’a d’yeux ni d’oreilles que pour lui-même ! Le revoilà avec son intelligence dont les lumières n’éclairent que ses propres idées ! Nous le croyions endormi voire éteint politiquement mais, il est vrai, le phœnix a le don de la résurrection toujours renouvelée. Lui aussi donc ? Nous le croyions suffisamment mûr et intelligent pour sentir le dégoût désormais lié à son image. Mais, toujours égal à lui-même, il veut remonter des profondeurs où l’avaient précipité ses ambitions sans bornes, pour vouloir se propulser au-devant d’une scène politique désormais bannie de nos cieux ! Le revoilà empêtré dans ses gesticulations dont les moindres lui seront, cette fois-ci, fatales.
Comme un sophiste, il est de retour avec sa verve… dans un appel insipide aux relents populistes. Son objectif n’a jamais été la recherche de la vérité ni le rassemblement des Maliens autour de la nation. Il n’a jamais cherché à convaincre ; il veut juste satisfaire ses intérêts personnels en prenant ses idées pour des vérités absolues.
Il utilise l’art de la rhétorique, non pas pour éclairer, mais pour manipuler et tromper l’opinion, sans cesser de chercher à assombrir voire étouffer les débats de fond. Apparemment cultivé, s’affichant même comme un docte et doté de certaines connaissances livresques, l’homme est un égoïste indescriptible, un menteur fieffé qui plus est vaniteux et très superficiel dans ses analyses. Il fait étalage d’un faux savoir en prétendant tout connaître et est convaincu d’avoir toujours raison. C’est le prototype du personnage fat. Il utilise des discours dangereux, en éludant, obstruant toute voie menant à la vérité. Pas humble pour un sou, il ignore qu’il ignore.
L’homme est un obstacle à la réconciliation, à la paix, à la manifestation de la vérité entre Maliens. Il demeure le problème et ne pourra jamais être la solution. Son soliloque est une forme achevée de l’hypocrisie propre à une classe d’intellectuels reconnus pour leur malhonnêteté. L’homme veut certainement recouvrer la confiance et la sympathie du peuple. Trop tard : ils les ont perdues au fil de ses jongleries et de ses pérégrinations verbales. Plus rien à faire… il est incorrigiblement accroc à l’art de la diversion. Une énième démarche ambiguë que nul ne pourra comprendre. Voilà un de ses discours loufoques auxquels il a habitué les Maliens.
Rancunier impénitent, il serait préférable qu’il se taise à jamais ou qu’il s’efface pour toujours de notre planète amoureuse de vérité et d’humanité, surtout face à l’évidence de l’échec qu’il a essuyé dans sa mission de refondation du Mali.
Il exploite sans quartier chaque faiblesse de ses adversaires, utilise chaque évènement défavorable pour se frayer un passage vers sa promotion personnelle. Ses rapports avec les autres sont toujours circonstanciels, calculés et intéressés. Son combat n’a de sens que sa propre ascension. C’est à peine si l’on peut le situer dans une catégorie. Avec lui, il faut redoubler de vigilance pour éviter au pays d’autres mésaventures. Les « mônèbôdenw » poursuivront le combat pour la souveraineté nationale avec les « fasoden gnumanw », sans se préoccuper des clivants et autres opportunistes… N’étant plus sûrs de rien, ayant perdu confiance en tout le monde, nous serions bêtes de nous laisser divertir par les marchands d’illusions et autres abonnés à la mauvaise foi et à l’entourloupe. L’obscurité prélude toujours la lumière, l’espoir. Nous prévenons qu’on ne doit jamais mordre la main qui nous nourrit. Komoguel, l’infatué ne doit pas renaître, son cri d’alarme doit être ignoré, car il n’est pas sincère. À bon entendeur, tant pis ! »
Yaya Sangaré
Ancien député
Ancien ministre