Les chefs d’État-major de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont réunis du 7 au 9 août 2024 à Abuja, au Nigeria, pour leur 42e réunion ordinaire, dans un contexte marqué par une recrudescence des activités terroristes et une détérioration de la sécurité régionale. À l’issue de cette rencontre, plusieurs décisions cruciales ont été prises, notamment l’activation de la force en attente de la CEDEAO et un nouvel appel au retour du Mali, du Niger et du Burkina Faso dans le bloc régional.
L’un des principaux résultats de cette réunion a été la décision d’activer la force en attente de la CEDEAO, un instrument essentiel pour lutter contre le terrorisme et maintenir la paix dans la région. Cette force, qui sera bientôt opérationnelle, jouera un rôle clé dans les opérations de sécurité régionales. Les participants ont également apporté leur soutien à l’opérationnalisation du dépôt logistique de cette force en Sierra Leone, avec un déploiement prévu de 1 200 soldats pour renforcer la stabilité et la sécurité dans ce pays.
Les chefs d’État-major ont réitéré l’importance du retour du Mali, du Niger et du Burkina Faso au sein de la CEDEAO.
Ces trois pays, dirigés par des régimes militaires, avaient annoncé en janvier 2024 leur retrait immédiat de l’organisation, accusant celle-ci de représenter une menace pour ses membres. Le Général Christopher Musa, chef d’État-major des armées du Nigeria et président du Comité des chefs d’État-major de la CEDEAO, a souligné que le retour de ces pays est crucial pour faire face aux menaces sécuritaires croissantes, en particulier l’insurrection qui se propage rapidement dans la région. Selon le Général Musa, « sans sécurité, il ne peut y avoir de progrès. » Il a également insisté sur le fait qu’aucun pays ne peut vaincre seul l’insécurité régionale, d’où l’importance d’une collaboration continue entre tous les membres de la CEDEAO. Il a averti que l’absence du Mali, du Niger et du Burkina Faso affaiblirait l’ensemble de la région et que leur réintégration est indispensable pour lutter efficacement contre l’insurrection et d’autres menaces.
Au cours de la réunion, les chefs d’État-major ont également discuté des défis régionaux, notamment l’augmentation des activités des groupes armés terroristes et des extrémistes violents, ainsi que la propagation de la désinformation.
Ils ont convenu que la sécurité régionale nécessitait des efforts concertés et une stratégie collective pour relever ces défis. Le Président Bola Tinubu, président en exercice de la CEDEAO, a rencontré les chefs d’État-major et les a félicités pour leur engagement envers la stabilité régionale et la protection des institutions démocratiques. Il a également souligné la nécessité de persuader les dirigeants militaires du Mali, du Niger et du Burkina Faso de revenir dans le giron de la CEDEAO, affirmant que l’organisation continuerait ses efforts pour les ramener au bercail.
A titre de rappel, la force en attente de la CEDEAO avait à l’origine été créé pour pallier aux coups d’état dans la région, et devait pour la première fois être activée contre le Président de la Transition du Niger Abdourahmane Tiani suite à sa prise de de pouvoir, mais le projet fut annulé à la suite du soutien militaire que Bamako a apporté à Niamey.
ABDOURAHMANE TRAORE
Le soir de Bamako