A la faveur d’un meeting géant tenu dans la salle Lamissa Bengaly de Sikasso, les populations de Sikasso sont sorties massivement, samedi 25 juin 2016, pour dire merci à Kalfa Sanogo, ancien Directeur Général de la Compagnie malienne des textiles (CMDT), pour le travail remarquable qu’il a abattu à la tête de cette société d’Etat. Mais aussi pour son parcours professionnel sans faute et ses efforts inlassables pour le développement de la cité du Kénédougou. Cette rencontre est une initiative du Cercle des alternatives maliennes pour l’émergence (CAME-Waati-Sera), dirigé par Mme Sanogo Kadidiatou Coulibaly. Cette cérémonie, qui a mobilisé du monde, était placée sous le haut parrainage de Kalfa Sanogo. Elle a enregistré la présence de plusieurs hauts cadres de la 3èmerégion comme les anciens ministres Djibril Tangara, Salikou Sanogo…
Quatre cent motocyclistes, une dizaine de moto tricycles et une soixante de voitures. C’est l’armada déployée par les populations du Kénédougou à l’entrée de la ville de Sikasso pour accueillir l’enfant prodige du terroir. Kalfa Sanago. C’est le vendredi, 24 juin aux environs de dix heures, sous un ciel clément que M. Sanogo et sa délégation ont fait leur apparition dans la cité verte de Kénédougou sous les sons de klaxons et des ovations. Après les salutations d’usage à l’entrée de la ville encadrés par une escorte populaire, la délégation venue de Bamako, a eu droit à une magnifique parade à travers la ville de Sikasso avec comme point de chute le vestibule historique de la famille Tiéba Traoré pour saluer et avoir la bénédiction des notables et leaders religieux de Sikasso. Après les témoignages de la chefferie sur les bienfaits de l’hôte du jour accompagnées des prières de l’imam, rendrez-vous a été pris pour le lendemain, samedi pour un grand meeting de reconnaissance du mérite à la salle Lamissa Bengaly.
Qui est Professeur Kalfa Sanogo ?
Natif de Sikasso où il effectua ses études primaires avant de s’envoler pour des études supérieures à Yougoslavie. En Yougoslavie, il fut, dans les années 1970, le Secrétaire général de l’Union des étudiants et stagiaires maliens de Yougoslavie. Diplômé en sciences forestières, il intégrera plus tard l’armée. A 29 ans déjà, Kalfa Sanogo fut le plus jeune Directeur Général de l’Institut polytechnique rural (IPR de Katibougou) avant d’aller au CILSS comme Directeur adjoint à la formation. C’est dans les années 1990 qu’il commença sa carrière internationale comme représentant résident à New York du Programme des nations unies pour le développement (PNUD). Il a été aussi chef de département au sein de la mission des Nations Unies pour le Kossovo (UNMIK). C’est avec son grade de colonel major des Eaux et Forêts qu’il fut admis à la retraite avant d’être rappelé par le Président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, en 2013, pour mettre de l’ordre et redresser la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT). En deux ans d’exercice comme PDG du géant malien des textiles, le résultat est sans appel. Notre pays, le Mali, a retrouvé sa place de leader africain du coton en termes de productivité et de qualité. En plus de ces exploits, ce cadre exemplaire a renfloué la caisse de l’entreprise en un temps record. Plus de 27 milliards de F CFA en espèce comme bénéfice au moment où il passait la main à son successeur. À son arrivée à la tête de cette boîte, il n’avait trouvé que 6 milliards de F CFA. Jugez-en !
Dans son engagement social et politique, l’homme fut membre fondateur du Front national démocratique et populaire (FNDP), membre fondateur de l’ADEMA-Pasj et de l’Adema-association. Il a été membre de l’équipe de campagne du candidat Ibrahim Boubacar Keita en 2013 et de Alpha Oumar Konaré en 1992. En 1972, il a été le premier coordinateur de l’Union générale des scolaires maliens (UGSM), il fut le précurseur de l’UNEEM, aujourd’hui appelée AEEM. Il fut aussi membre fondateur de l’Association pour le développement de la région de Sikasso et actuellement Président de l’association ‘’WU Nire’’ qui veut dire « sauvegarde et promotion de la culture Senoufo ». Après ce brillant parcours, l’homme vit sa retraite dorée dans la cité du Kénédougou où il est considéré comme le doyen des hauts cadres de Sikasso. Très respecté et écouté par les Sikassois. Il fait partie de la race rare des cadres les plus patriotes, professionnels et les plus intègres du Mali, selon plusieurs témoignages.
La preuve ? Durant toute sa carrière professionnelle, Kalfa est resté attaché à sa culture et à sa contrée en faisant œuvre utile pour Sikasso et pour son pays. Parmi ses réalisations, on peut citer entre autres : l’octroi des plateformes multifonctionnelles dans les coins les plus reculés du Mali pour que la femme, d’une manière générale, puisse avoir moins de problème par rapport à ses activités ménagères. L’électrification de certaines communes rurales, la réalisation des pistes rurales, le bitumage du tronçon qui passe de la CMDT à la mission catholique et qui va se terminer au niveau de l’usine II grâce aux efforts de Kalfa. Pendant plus de 20 ans, c’était le calvaire total pour les populations riveraines de la CMDT à Sikasso. Selon le témoignage d’un habitant, la poussière suffoquait les gens et la voie était difficilement praticable mais grâce à M. Sanogo, le cadre a changé. Une école a été entièrement clôturée, trois salles de classe ont été réhabilitées. Un Cescom a été doté de latrines et une usine a été réalisée à Kadiolo grâce à son concours.
Le trophée de la chefferie au Pr. Kalfa
C’est pour toutes ces raisons que le Cercle des alternatives maliennes pour l’émergence (CAME), une organisation apolitique qui œuvre pour le développement économique culturel et social dans notre pays. Il est implanté dans toutes les régions du Mali et à l’extérieur. Pour lancer officiellement ses activités, le Came a choisi la cité du Kénédougou pour rendre hommage à son parrain qui n’est autre que Pr. Kalfa Sanogo. Pour marquer cette cérémonie de lancement, les délégués sont venus d’un peu partout pour assister à l’événement. Dans son discours, Zoumana Coulibaly, porte-parole du CAME, a fait savoir qu’au Mali, le mérite n’est pas reconnu et que généralement nos autorités attendent la mort des patriotes valeureux pour leur rendre hommage. « Nous au Came, nous n’allons pas faire comme les autorités. Aujourd’hui, nous sommes réunis à Sikasso pour dire merci à Kalfa Sanogo pour tout ce qu’il a fait le développement du Mali en général et de Sikasso en particulier. Nous allons prendre désormais comme repère ce professionnel compétent, rigoureux, intègre et efficace. C’est pourquoi, notre association l’a choisi comme parrain. Nous pensons que Sanogo mérite cet hommage et nous le lui rendons à sa juste valeur. », a il conclu. Plusieurs témoignages ont été faits dans ce sens. Quant au parrain, Kalfa Sanogo, très ému, dans une salle remplie de monde, a donné des conseils à la jeune génération.
« Ce que vous faites comme action pour le développement de votre cité, votre cercle, votre région, votre pays est votre devoir. Si vous n’avez pas fait, vous n’avez pas fait votre devoir. Quand vous faites votre devoir, je pense que vous n’avez pas besoin de communiquer sur la place publique que vous avez fait ceux-ci, vous avez fait cela. Ce qu’on vient de célébrer, je pense que c’est le développement de la cité. Personne ne viendra faire notre cité à notre place. Les richesses qui sortent chaque jour de chez nous, peuvent nous aider de façon intelligente à bâtir Sikasso et à créer des emplois pour les jeunes. On doit accorder beaucoup plus d’attention au travail. Tout ce que, j’ai fais, je l’ai fais pour le Mali. Aujourd’hui, malheureusement le travail n’est pas le critère premier d’appréciation mais, j’espère que ce qui s’est passé aujourd’hui est une émulation pour la jeunesse. Pour que, la jeunesse puisse prendre le chemin du travail. Sans le travail nul ne s’en sort. Je remercie sincèrement mes parents, ma famille, Sikasso c’est ma famille, remercier ma patrie, ma patrie c’est le Mali, de m’avoir fait ce que, je suis aujourd’hui. Je n’ai fait que mon devoir. »a-t-il martelé.
Au nom de la famille fondatrice de Sikasso, un trophée d’excellence a été décerné à Kalfa Sanogo pour l’encourager et le remercier. En remerciant les organisateurs, le récipiendaire a dédié son trophée à la paix et la réconciliation dans notre pays. Des prestations d’artistes comédiens et des séances de prières ont mis un terme à ce meeting de Sikasso.
Aliou Badara Diarra, envoyé spécial
Ils ont dit…
Mahamadou Berthé, Le coordinateur du mouvement régional du CAME
« Il faut toujours un début à tout… »
« Nous avons remarqué, d’une manière générale, que dans la région de Sikasso, les gens arrivent difficilement à exprimer leurs sentiments pour quelqu’un. C’est pourquoi, nous avons créé le CAME pour que l’homme sikassois puisse se retrouver et magnifier tous ceux qui ont œuvré et qui vont œuvrer tant sur les plans économique, social et culturel, pour non seulement le développement de la 3ème région, mais aussi pour le Mali tout entier. Il faut toujours un début à tout. Depuis des années, des générations ont passé. Ces générations ont eu à faire de merveilleuses choses, mais elles n’ont jamais pu réellement exprimer leurs sentiments vis-à-vis de ceux qui ont eu à contribuer valablement pour le développement de Sikasso.», a laissé entendre Mahamadou Berthé, coordinateur du mouvement. Avant, d’ajouter que la première raison pour le choix du parrain, que c’est d’abord une grand estime pour M. Sanogo. C’est aussi une reconnaissance pour la ville en raison des multiples actes que l’homme a pu poser pour la nation dans un bref délai. Ce sont ces actions qui ont motivé les populations à travers le CAME a initié cette journée pour lui rendre un hommage particulier.
ABD
Mme Sanogo Kadi Coulibaly, entrepreneure à Sikasso, Présidente nationale du CAME-Waati-Sera
« Je pense qu’il le mérite vraiment »
« Les mots me manquent. C’est le staff du Came qui a décidé que Kalfa soit le parrain de l’association et de faire une cérémonie d’hommage pour l’honorer de son vivant pour tout ce qu’il a fait. Et je pense qu’il le mérite vraiment. Car, c’est un cadre honnête et dévoué. Un homme de vision qui aime beaucoup sa ville qui est Sikasso. On l’a démarché sans problème, il a accepté notre demande d’être le parrain de notre association. On ne peut que le remercier. Vous-mêmes avez constaté avec moi la qualité de la mobilisation et les témoignages des uns et des autres. On a d’autres activités en vue et inch’Allah, on fera en sorte que les cadres méritants comme Monsieur Sanogo soient célébrés à Sikasso ici ou dans une autre région du Mali. Nous militons pour la responsabilisation organisationnelle de base comme l’éducation, la santé, l’emploi des jeunes, la gestion des ressources naturelles, la protection de l’environnement, la décentralisation et l’autonomisation des femmes et le développement en Afrique. Came-Waati –Sera regroupe plusieurs associations dont le Club de soutien à Daba Modibo Keita ».
ABD
KALFA SANOGO AU LANCEMENT DU CAME-WAATI-SERA
« Votre structure n’est pas un nouveau parti politique, comme certains le craignent »
Kalfa Sanogo est désormais le président d’honneur du Cercle des alternatives maliennes pour l’émergence (CAME-Waati-Sera). Il a lu un discours plein de sens et d’enseignements lors du lancement de cette association dont il en est le parrain. Dans son intervention, l’enfant de Kénédougou a clarifié les lignes quant à son appartenance politique à l’Adema dont il est membre fondateur et les raisons qui l’ont motivé à accepter le parrainage de ce mouvement. Nous vous livrons l’intégralité de son discours :
Chers parents, chers frères et sœurs, chers amis
Je voudrais tout d’abord rendre grâce à Dieu, le Tout Puissant, le très miséricordieux pour avoir occasionné cette circonstance inédite dans ma vie.
Je voudrais ensuite m’incliner pieusement devant la mémoire de tous nos disparus, de toutes nos disparues.
Je voudrais également souhaiter à tous ceux qui observent le jeun ainsi qu’à tous ceux qui, pour diverses raisons, n’ont pu l’observer une heureuse fin de Ramadan.
En ce début de saison d’hivernage, je voudrais réitérer mon souhait et demander au Tout Clément de nous gratifier d’abondantes et utiles pluies, avec, au bout, d’excellentes récoltes
Chers parents, chers frères et sœurs, chers amis
Vous comprendrez aisément toute l’émotion qui est la mienne en ces instants.
Les mots appropriés me manquent pour exprimer les sentiments qui m’abritent aujourd’hui. Je les résumerai en un seul mot : MERCI.
Merci Sikasso, ma FAMILLE!
Merci le Mali, ma PATRIE !
Que ce monde innombrable soit aujourd’hui et ici rassemblé pour magnifier et célébrer le travail revêt pour moi une importante singulière. Ce monde venu de pratiquement toutes les communes du cercle de Sikasso, de Kadiolo, Bougouni, Kolondièba, Koutiala, Yanfolila et Yorosso, mais aussi de Tombouctou, Gao, Mopti, Ségou, Kayes, Koulikoro et Bamako.
Oui, il s’agit bien de travail, de contribution au développement de cette terre qui m’a vu naitre ; cette terre grâce à la quelle j’ai grandi et pour la quelle je ne pourrai jamais faire suffisamment de sacrifices pour la récompenser pour ce qu’elle m’a donné. C’est ici que j’ai appris dès mon jeune âge à magnifier le travail, le travail bien fait. C’est bien cette terre qui a forgé en moi le sens de l’honneur et de la dignité. Et ce sont ces valeurs sociétales qui m’ont interdit tout le long de ma vie, où que je me sois trouvé, et qui m’interdise toujours la trahison, le mensonge, le vol, la délation, la médiocrité sociale, intellectuelle, professionnelle et politique.
Je suis heureux d’être l’objet de cette attention particulière, même si le mérite est largement partagé avec vous tous. En particulier, je tiens ici à citer à l’honneur mes compagnons de tous les jours, ici présents, dont l’un est à la base de l’adduction d’eau de la ville de Sikasso.
A présent, je voudrais me tourner vers ceux ou celles qui ont initié et organisé cet événement : quoi vous dire ? Simplement merci, grand merci !
Merci à tous les membres de cette structure naissante qui se veut un regroupement citoyen à buts multiples. Qu’on ne s’y méprenne pas ! Votre structure n’est pas un nouveau parti politique, comme certains le craignent.
De toute façon, c’est connu, je suis membre fondateur d’un parti qui demeure le mien. Et ceci, je ne l’ai jamais caché.
C’est volontiers que j’accepte d’être Président d’honneur de votre regroupement associatif CAME Waati Sera.
Votre engagement pour une nouvelle vision de notre devenir commun n’a d’égale que votre sens patriotique.
Vous aurez donc tout mon soutien dans ce noble combat pour mieux-être des populations que vous comptez accompagner.
Ce combat, il est permanent car il s’agit de la construction de notre maison commune. Chacun de nous est appelé, pour ne pas dire interpellé, à apporter sa pierre à l’édifice, du mieux qu’il peut. Pour que chacun soit fier à l’heure de son bilan individuel.
Merci à toutes les personnalités administratives, religieuses et politiques ici présentes, aux nombreux chefs de village, à mes parents et amis pour cette marque inoubliable de considération et de sympathie ! Je me suis senti votre obligé et je le resterai le restant de ma vie.
Vive Sikasso, ma famille !
Vive le Mali, ma patrie !
ABD
Source: L’Enquêteur