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Mauvais présage pour un Canadien détenu en Indonésie

Le procès de l’enseignant ontarien Neil Bantleman, accusé de pédophilie, a été ajourné en Indonésie, après un premier jour d’audience mardi, marqué par la condamnation de coaccusés.

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Le directeur de programmes à l’École internationale de Jakarta a été arrêté en juillet dernier.

L’Ontarien de 45 ans, qui a plaidé l’innocence, risque 15 ans de prison s’il est reconnu coupable.

Six concierges de l’École internationale et un aide-enseignant ont également été appréhendés dans cette affaire. L’un des concierges s’est depuis suicidé en prison et les autres ont tous été reconnus coupables lundi et condamnés à huit ans de prison mardi, ce qui inquiète énormément la famille de Neil Bantleman.

« Nous sommes évidemment bouleversés par cette condamnation [de coaccusés]. »— Neil Bantleman, frère de l’accusé ontarien

Les six nettoyeurs condamnés devront aussi verser une amende de 8000 $ chacun. Leur défense compte en appeler du verdict qu’elle qualifie d’injuste.

Neil Bantleman et Ferdinant Tjiong sont jugés dans un procès à part. Ils sont aussi accusés d’agression sexuelle contre trois enfants de l’École.

Leur premier jour d’audience a duré 11 heures. Le Procureur a fait venir l’une des présumées victimes de 6 ans à la barre et a demandé aux accusés de sortir. À leur retour dans la salle d’audience, le juge a demandé à M. Bantleman ce qu’il pensait des accusations de l’enfant que l’on avait fait sortir au préalable. À en croire sa femme, Tracy, le Canadien a répliqué qu’il ne pouvait commenter un témoignage qu’il n’avait pas entendu.

Parodie de justice?

La défense de MM. Bantleman et Tjiong soutient qu’il n’y a aucune preuve physique et médicale pour soutenir la thèse du Procureur et qu’un médecin a même témoigné à ce sujet à la barre.

À Burlington, la famille Bantleman parle d’un cas flagrant de corruption dans une école réservée à l’élite indonésienne et au corps diplomatique en poste à Jakarta. Elle ajoute que les six concierges ont été arrêtés trois mois avant Neil et que des négociations entre l’École, la justice et les familles des trois enfants n’ont rien donné en terme de dédommagement. C’est alors, allèguent les proches de l’Ontarien, que MM. Bantleman et Tjiong ont été appréhendés.

Guy Bantleman affirme que ce procès est une parodie de justice et que les enfants ont été intimidés par les policiers qui leur ont fait dire ces allégations. Il explique que le Procureur est incapable de dire à quelle date et à quel endroit les présumées agressions sexuelles ont eu lieu. Il ajoute que l’éducation relève des affaires en Indonésie; il en coûte 30 000 $ par an pour envoyer un enfant à l’École internationale de Jakarta. Il insinue qu’il est donc facile de s’en prendre à un étranger qui y enseigne.

Réaction mitigée d’Ottawa

Neil Bantleman, qui est binational, a reçu la visite de l’ambassadeur britannique qui lui a offert le soutien de la Grande-Bretagne. Des agents consulaires canadiens lui ont également rendu visite, mais sa famille dit qu’ils lui ont fait comprendre que le Canada ne s’ingère jamais dans les affaires intérieures d’un État. Dans un communiqué, les Affaires étrangères précisent néanmoins qu’elles ont demandé à Djakarta de s’assurer que le procès de son ressortissant soit juste et équitable.

Amnistie Internationale affirme que le gouvernement Harper doit traiter cette affaire sans discrimination. Sa directrice générale à la section francophone, Béatrice Vaugrante, explique que « le Canada a malheureusement des habitudes qui sont parfois très divergentes d’un dossier à un autre ».

« Si c’est un procès de justice criminelle, dit-elle, le Canada doit intervenir ou non en laissant libre cours à la justice indonésienne d’intervenir, mais c’est évidemment aux autorités canadiennes de voir aussi si c’est un procès juste et équitable et pas juste de le dire (aux autorités indonésiennes). » Elle ajoute que les méthodes d’interrogation de la police indonésienne sont douteuses, mais elle ne remet pas en question le système judiciaire dans ce pays. Mme Vaugrante promet de suivre ce procès de près et de s’assurer que les procédures entamées contre le Canadien sont conformes aux lois locales.

Source: ici.radio-canada.ca

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