C’est encore une fois avec une grande stupeur que l’opinion nationale a appris l’horreur qui s’est abattue sur le village de Sobane Da, dans la Commune de Sangha (région de Mopti), hier lundi à 3 heures du matin.
Selon le communiqué du gouvernement, des hommes armés, soupçonnés d’être des terroristes, ont lancé un assaut meurtrier contre ce paisible village. Le bilan provisoire établi par le gouverneur de la région de Mopti, général Sidi Alassane Touré, fait état de trente-cinq morts, de nombreux animaux abattus et des maisons incendiées».
Des renforts sont actuellement déployés dans le secteur et mènent un large ratissage pour traquer les auteurs.
Le gouvernement, conclut le texte, présente ses condoléances les plus attristées aux familles endeuillées et assure que toutes les mesures seront prises pour arrêter et punir les auteurs de ce carnage.
Rappelons que cette ignoble attaque est malheureusement la suite d’une série d’actes barbares et terroristes dont les plus sinistres pour ne citer que ces deux cas -, ont été perpétrés dans les villages de Koulogon (37 morts) en janvier et à Ogossagou en mars (plus de 100 morts) et ayant fait d’importants dégâts matériels.
C’est étonnant que les criminels réussissent toujours à perpétrer des massacres sur de paisibles populations et disparaissent sans être inquiétés
Nos forces de défense et de sécurité ont certainement besoin de l’appui de nos partenaires étrangers pour assurer la sécurité des populations de cette zone où des événements macabres se déroulent régulièrement depuis le début de l’année. A défaut de nous aider à combattre les terroristes, la Minusma pourrait tout de même nous épauler dans la protection des civils. Cela fait partie de sa mission et elle dispose de moyens aériens capables d’aider à la traque des criminels. Sûrs de l’impunité, ces derniers n’hésitent pas à s’adonner à des massacres et se retirer dans des repaires où ils préparent tranquillement d’autres mauvais coups.
La Minusma a condamné «fermement cet acte d’une barbarie inqualifiable». Elle a estimé que le seuil de l’intolérable est atteint et que le temps d’un sursaut national s’impose. Il semble que l’Onu a tiré les leçons de la stigmatisation à outrance qu’elle a utilisée dans sa communication sur les précédents massacres en désignant une communauté comme étant l’unique victime des tueries. «Ce drame nous rappelle également et malheureusement que dans cette spirale de la violence, il n’y a pas les méchants d’un côté et les gentils de l’autre. Tout le monde est responsable», découvre subitement la Minusma. Prétendre qu’une seule communauté est victime de l’insécurité revient à entretenir la spirale de la violence.
Au lieu des communiqués oiseux auxquels elle nous a habitués après chaque événement dramatique, la mission onusienne devrait faire connaître ses propres efforts en termes de déploiement sur le terrain pour assurer la protection des civils. Les auteurs de ces communiqués, semblent ou feignent d’oublier que si l’Etat malien avait les moyens d’assurer la sécurité sur l’ensemble du territoire, il ne ferait certainement pas appel à une force onusienne.
Massa SIDIBÉ
Source: L’ Esssor- Mali