En cette période de fête de l’Aïd el Kébir, ou encore la fête des moutons. Tous les musulmans attendent cette période pour rendre gloire à Dieu. Fêté en trois jours, accompagné des beaux vêtements et un mouton pour le festin. Depuis deux semaines, le grand marché de Bamako est bondé de personnes. Des chefs de familles inquiets ouvrent un débat de marchandage sans merci avec les commerçants. Les enfants contents et insouciants des dépenses se précipitent dans les boutiques pour faire le choix.
Tenu pour mardi le 20, les Bamakois n’ont pas perdu de temps. Des vendeurs ambulants circulant dans tous les côtés. Des embouteillages par tout. Des bruits de ventes, des publicités.
Du Dabanani au Marché Rose, l’accès devient presque impossible. Les commerçants sont impatients de voir les clients dans leurs boutiques jusqu’à ce qu’ils viennent les chercher dans les rues. Les clients font les tours des boutiques pour avoir leurs choix. Tout genre de marchandises est disponible dans ce grand marché pour la satisfaction de la clientèle. Des jeunes hommes encerclés devant leurs marchandises en battant des tam-tams et en chantant pour attirer la clientèle. Des moutons faisant des allers retours. Dans ce marché l’offre est au-dessus de la demande. Une multitude de choix est disponible pour le bonheur des clients.
« Le marché est plein de clients. La fête approche à grand pas et tout le monde veut s’approvisionner. Vraiment les gens n’ont pas d’argent contrairement aux autres années. Mais à la grande fête il n’y a pas assez de marché comme la fête de ramadan. Les gens sont plus concentrés sur le mouton que les habits. Mais Dieu merci on gagne ce que Dieu nous a réservé », fait savoir souriant, Abdrahamane Sanogo, vendeur d’habits pour enfants au Marché Rose.
Le prix des marchandises semble cher aux yeux des chefs de famille. Des marchandages acharnés entre commerçants et clients souvent emportés par les clients. Des femmes trainant leurs enfants pour l’achat de leurs habits se termine le plus souvent par des discutes. Certains contents, d’autres tristes parce que maman n’a pas accepter leur choix.
«Les enfants vont nous rendent fous. On dirait que ce n’est pas une journée. On fait l’impossible pour eux, mais ils ne sont jamais satisfaits. J’ai trois garçons et une fille. J’ai acheté deux complets pour chacun. Les marchandises sont tellement chères. Pour les garçons un complet fait 7 000 F CFA. Pour la fille une robe plus un jean et un body qui fait 17 000 F CFA. Imaginez les dépenses qu’engendrent la hausse des prix des légumes et tout le reste. La vie à Bamako est plus dure que celle de Paris », dit toute énervée Assa Cissé ménagère.
Les marchés regorgent de beaucoup de gens mais très peu de clients. La crise financière touche tous les secteurs. Les chefs de famille dénoncent les prix exorbitants des marchandises.
« La vie n’est pas du tout facile. Subvenir aux besoins de ta famille fait de toi un homme », aux dires de Moussa Sow avant d’ajouter, « la vie est vraiment cher. Le mouton est primordial pour les enfants, en plus ils réclament qu’il soit le plus gros ». Dit- il en remuant la tête. Marié à deux femmes et père de neufs enfants, il ajoute, « je viens de dépenser 240 000 F CFA pour ma famille. Plus les trois moutons que j’ai achetés. Maintenant j’ai pu dégager ma part de responsabilité. Même si je n’ai plus beaucoup comme économie, ma famille pourra fêter en toute joie ». conclut-il avec une voix emprunte de tristesse.
Malgré le sacrifice des parents, les enfants se plaignent dans la plupart des cas. Mais être parent veut dire faire face aux caprices des enfants. L’Aïd reste la plus fêtée des musulmans. Tout le monde joyeux est content en se demandant pardon pour mieux vivre en armorie.
Aboubacar Sidiki Diarra
(stagiaire)
Source: Mali Tribune