Manger en dehors de son domicile est un phénomène qui devient de plus en récurent au Mali. En effet, la forte urbanisation de Bamako a entrainé de nouvelles habitudes alimentaires. Ainsi, les Bamakois de toutes les couches sociales adoptent différentes organisations en matière de nourriture.
Si les uns avancent que leur vie professionnelle ne leur permet pas généralement de manger en famille, d’autres au contraire, estiment que manger en dehors du domicile est un plaisir nourris par l’habitude. Quel que soit le cadre, cette habitude de la grande majorité des Bamakois suggère une certaine rupture par rapport à la culture d’origine. C’était le grand plat autour duquel toute la famille se retrouvait dans un espace aménagé à cet effet dans la cour familiale. Aujourd’hui, même ceux qui viennent des villages aspirent à l’individualisme.
De la maison, au restaurant en passant par les coins de rue ou chez le vendeur de café ou d’omelettes, l’affluence ne cesse d’attirer l’attention. Cette vendeuse d’aliments qui a son kiosque au carrefour de la cité ATTbougou nous témoigne que le marché de la restauration est en nette évolution. Les Bamakois semblent aimer manger de plus en plus hors de chez eux.
« Chez moi, j’ai des familles qui sont abonnées. Chaque soir, elles envoient leurs bonnes prendre le repas. Souvent, c’est simplement de la banane-plantain (loko) ou de la frite (pomme de terre) avec du poisson qu’elles font accompagner avec ce qu’elles préparent à la maison. Souvent aussi, c’est le dîner complet qu’elles s’achètent».
Toute chose qui n’est pas sans conséquence sur la santé des consommateurs. Car les méthodes de cuisson généralement adoptées par les femmes ont une perte de valeurs nutritives. Pour ce médecin nutritionniste à l’IPR de Katibougou : « Il y a des repas dont la qualité dépend surtout de la manière de les cuire. Si les ingrédients sont trop ou mal cuits, ou bien si la température n’est pas respectée, cela peut avoir des conséquences sur l’organisme. Même si vous mangez beaucoup, il n’y aura pas d’effet ».
Selon ce cadre d’entreprise, manger au dehors, pour lui, est une contrainte professionnelle : « Moi je passe plus de temps au boulot qu’à la maison. Et je ne peux pas partir manger à la maison et revenir. Mais je commande mes repas au restaurant.»
Andiè Adama DARA
Source: bamakonews