Au Mali, de plus en plus, les jeunes filles mettent en avant leur apparence physique (beauté, forme, ou démarche) au détriment de leur compétence intrinsèque, pour soit décrocher un contrat ou s’adjuger la sympathie d’un recruteur, lors d’un entretien pour un emploi donné. Une pratique très en vogue au Mali que d’aucuns qualifient de marketing corporel.
Selon Ben Maiga, un communicateur, depuis des années, cette pratique est courante dans notre pays, tant au niveau de l’administration publique que du secteur privé. Aussi, il s’est empressé de faire savoir que la pratique est un piège, car le plus souvent on accorde plus d’importance à la corpulence qu’à la compétence. Toute chose qui peut jouer la rentabilité de la recrue, par conséquent sur le rendement de l’entreprise ou du service employeur. Par ailleurs, soutient notre interlocuteur, le système a été instauré par les femmes, mais, il est pratiqué par certains hommes.
«Il n’est mauvais en soi de soigner son apparence qu’on soit femme ou homme. Mais s’habiller sexy, ou se servir de son corps pour obtenir une quelconque chose ou un privilège n’est pas acceptable. Mais de nos jours, elles sont nombreuses, les filles qui portent des habits indécents notamment les mini robe, minijupe, body décolleté, etc., non adéquats, à des évènements et autres rendez-vous pour séduire les hommes afin de satisfaire leur besoin », déplore-t-il. Et d’ajouter que cette pratique prend de l’ampleur à cause de certains hommes qui ne pensent qu’à leur instinct sexuel.
« La beauté corporelle est secondaire, le plus important c’est ce qu’on a dans la tête », affirme Oumou, une étudiante. Pour elle, le gros point négatif est que ces femmes gâchent leur vie. Il y a donc une perte d’énergie, de temps non utilisé à son édification qui peut être énorme.
«Les filles doivent mettre en avant leurs compétences et expériences pour réussir et non leur corps. Se servir de son physique pour obtenir un emploi ou autre privilèges n’est pas une démarche valorisante », nous confie Mahamane, un autre étudiant, pour qui, le plus valorisant est d’être considéré pour son intelligence, pour la qualité et ses compétences.
Quant à Souleymane, infographe, il a fait savoir que le naturel doit primer avant tout, car se préoccuper un minimum de son physique c’est la première chose que l’on voit chez nous, cependant, il est bon de se remettre en question, lorsque trop d’énergies, de temps, d’efforts sont dépensés pour ne rien construire de durable au final.
Enfin, il est important de prendre conscience et de savoir que ce système de « marketing corporel » n’est qu’éphémère. Au niveau de la vitesse de la vie, il devient vite capital de ne pas le laisser prendre trop d’importance. « Ce marketing corporel n’est qu’un piège, alors faites attention » conclut-il.
Fatoumata Koita
Source: bamakonews