Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Les démocrates vont commencer à rédiger l’acte d’accusation contre Donald Trump

« Le président ne nous laisse pas d’autre choix que d’agir », a annoncé la cheffe des démocrates, Nancy Pelosi, au cours d’une allocution.

La cheffe des démocrates au Congrès américain Nancy Pelosi a demandé jeudi la rédaction des articles de mise en accusation de Donald Trump, qu’elle a accusé d’« abus de pouvoir ». « Le président ne nous laisse pas d’autre choix que d’agir parce qu’il a de nouveau essayé de corrompre nos élections pour son propre bénéfice », a-t-elle déclaré lors d’une brève allocution.

 

« Je demande aujourd’hui au président [de la commission judiciaire de la Chambre des représentants Jerry Nadler] d’entamer la rédaction des articles de mise en accusation » (« impeachement »), a-t-elle poursuivi. Selon elle, « les faits ne sont pas contestés : le président a abusé de son pouvoir pour son bénéfice personnel aux dépens de notre sécurité nationale, en conditionnant une aide militaire et une rencontre cruciale dans le Bureau ovale à l’annonce d’une enquête contre son rival politique ».

 

Les démocrates ont ouvert une enquête en destitution contre Donald Trump après avoir appris qu’il avait demandé à l’Ukraine d’enquêter sur Joe Biden, bien placé pour l’affronter lors de la présidentielle de 2020. Leurs investigations, marquées par l’audition de 17 témoins, ont montré qu’une invitation à la Maison-Blanche au président Volodymyr Zelensky avait été conditionnée à l’annonce des investigations sur Joe Biden.

Donald Trump a « mis en danger l’intégrité de nos élections »

Lors d’un échange téléphonique cet été, Donald Trump a demandé à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky de « se pencher » sur Joe Biden, bien placé pour l’affronter lors de la présidentielle de 2020. Selon de hauts responsables auditionnés au Congrès, une invitation à la Maison-Blanche pour Volodymyr Zelensky avait ensuite été conditionnée à l’annonce des investigations sur Joe Biden. De plus, une aide de près de 400 millions de dollars destinée à l’Ukraine avait été gelée quelques jours avant l’appel.

 

Après cette phase d’enquête, les parlementaires ont entamé mercredi le débat juridique pour savoir si les faits reprochés au président correspondent à l’un des motifs de destitution prévus par la Constitution : « trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs ». Trois professeurs de droit d’universités prestigieuses, invités par les démocrates, ont répondu par l’affirmative. Un quatrième, convié par les républicains, a jugé les preuves « insuffisantes ». Sur cette base, Nancy Pelosi a souhaité passer à la mise en accusation du président. « Nous le faisons sans joie », a-t-elle précisé lors d’une conférence de presse marquée par un vif échange avec un journaliste.

Une procédure contestée par l’opposition

Celui-ci a sous-entendu qu’elle était animée par une « haine » envers Donald Trump. « Je suis catholique, », a-t-elle répliqué, « je ne déteste personne. Je prie tout le temps pour le président. Il ne faut pas me chercher avec ce type de mots ! » Malgré cette mise en garde, le leader de la minorité républicaine à la Chambre, Kevin McCarthy, a accusé les démocrates d’être motivés par leur « animosité » envers le président. Selon lui, il n’y a « ni corruption, ni entrave à la justice, ni abus de pouvoir » dans l’affaire ukrainienne.

 

« Le président a commis un abus de pouvoir, affaibli notre sécurité nationale et mis en danger l’intégrité de nos élections », a encore estimé Nancy Pelosi, pour qui « les actions du président ont gravement violé la Constitution ». Une fois que la commission judiciaire de la Chambre aura rédigé les articles de mise en accusation, ils seront soumis au vote en séance plénière et adoptés à la majorité simple. Compte tenu de la majorité démocrate dans cette enceinte, Donald Trump devrait devenir le troisième président de l’histoire américaine mis en accusation au Congrès. Comme Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998, il devrait ensuite être acquitté au Sénat, contrôlé par les républicains.

« Nous gagnerons », répond Trump

Ces chefs d’accusation pourraient figurer dans les articles qui seront mis au vote en séance plénière à la Chambre des représentants, sans doute avant Noël. Compte tenu du rapport de force dans cette enceinte, Donald Trump est quasi assuré de devenir le troisième président de l’Histoire mis en accusation au Congrès, après Andrew Johnson en 1868 et Bill Clinton en 1998.

 

Comme eux, il devrait être acquitté au Sénat. Il faudrait une majorité des deux tiers pour le destituer, ce qui paraît très improbable tant les élus de son parti font bloc autour de lui. « Les républicains n’ont jamais été aussi unis. Nous allons gagner », a tweeté Donald Trump après l’annonce de Nancy Pelosi, à qui il a aussi lancé : « si vous devez me mettre en accusation, faites-le maintenant, vite, afin que nous ayons un procès équitable au Sénat, et pour que notre pays puisse se remettre au travail. »

Des Américains partagés

Le magnat de l’immobilier a laissé entendre qu’il utiliserait son procès comme tribune politique. « Nous révélerons, pour la première fois, à quel point le système est corrompu », a-t-il affirmé. Selon un sondage publié par le site FiveThirtyEight.com, les Américains sont très partagés quant à l’éventuelle destitution de leur président : 46,8 % des personnes interrogées sont pour, et 44,5 % sont contre.

« J’étais contre au début, mais après avoir vu toutes les preuves, je crois que je suis pour », a commenté sur CBS le candidat à la primaire démocrate et ancien maire de New York Michael Bloomberg. David Axelrod, ancien conseiller politique du président démocrate Barack Obama, a résumé la situation en un tweet : « La Chambre va mettre [le président] en accusation avant la fin de l’année parce que ce qu’il a fait le justifie. Le Sénat organisera un procès en janvier sans le condamner, en dépit des preuves, parce qu’il a un contrôle absolu sur son parti. Et on passera à autre chose. »

Le Point

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance