Après 16 mois de loyaux service passé au commande du ministère de la Justice et Garde des Sceaux, le ministre Me Mamadou Ismaël Konaté a remis jeudi 30 novembre les clés de son département à son successeur Younoussa Maiga. Ci-dessous quelques morceaux choisis.
« …Monsieur le ministre de la Justice, la justice reste un sujet majeur dans notre pays. La justice peine à se faite accepter par la qualité de ces décisions. La justice souffre des influences et surtout des influences négatives, qu’elles soient d’origine politique, sociale. D’autres types d’influence ont été jadis cités par un garde des sceaux que je salue au passage. En justice, le comportement des acteurs est essentiel et ultime.
Malgré tout, la justice même insuffisante ne doit nullement être absente dans la gestion de nos terroirs, de nos communautés, des affaires de la cité. La justice est et demeure la première réponse à la situation de crise que traverse douloureusement notre pays et qui la menace jusque dans son socle social.
La justice est un rempart absolu contre les violations, contre les excès et elle est le remède des contradictions. La justice est l’obstacle face au politique. La justice est le rempart puisqu’elle limite le politique dans son dessein d’abuser du pouvoir et contre les excès des gens de pouvoir. Elle est le bouclier qui doit protéger les faibles. Elle est l’épée qui doit frapper les puissants lorsque ceux-ci dévient du droit chemin au mépris du bien commun.
Impossible de substituer la vérité au mensonge
Monsieur le ministre, le réveil du juge est nécessaire dans un tel contexte. Pour peu qu’il veuille prendre conscience de sa mission et de ses prérogatives et reprendre du service, il observera la loi dans la cité et appliquera le droit aux gens de la cité. Il sévira contre les violations et rétablira l’équilibre social. Il limitera le pouvoir et ramènera le politique au service de l’intérêt général. Il jugera les faits au regard du droit et non de l’individu.
Aucune société ne peut se contenter d’apparences et de subterfuges. Il est impossible de substituer la vérité au mensonge, de confondre l’intérêt général à un intérêt particulier.
Aucune société ne peut vivre et se développer sereinement sans justice. Aucune société ne peut connaître paix, concorde et harmonie, sans justice.
La justice est pour tous et tous pour la justice.
Monsieur le ministre, je n’ai pas le moindre doute que vous entendez bien ce message pour l’avoir compris jadis.
Monsieur le ministre, je n’ai pas le moindre doute que vous agirez pour faire entendre aux juges à même de le comprendre encore qu’ils sont les plus utiles et les plus essentiels pour l’équilibre social. Que leurs absences et leurs défaillances donnent l’occasion à d’autres de se prendre pour ce qu’ils ne sont pas… ».
Amadou Sidibé