L’ex-ministre malienne de l’Economie et des Finances, Bouaré Fily Sissoko, en détention provisoire depuis une année, dans le cadre d’une enquête de la justice sur le dossier de l’achat de l’avion présidentiel et celui des contrats d’équipements militaires surfacturés, a adressé une lettre ouverte au président Assimi Goïta, pour être jugée rapidement.
«Voici un an jour pour jour que j’ai été placée en détention provisoire (…) Par respect pour la justice de mon pays et au regard de ma quête constante de vérité sur ces dossiers depuis 2015, j’avais espéré voir cette procédure arriver à son terme dans un délai raisonnable», écrit-elle dans sa correspondance datée du 26 août et relayée mardi par la presse locale.
Pour l’ancienne argentière, «l’attente» du procès «se prolonge sans raisons objectives évidentes ; puisque les rapports d’audit de la Cour Suprême et du Bureau du Vérificateur Général sont disponibles ; ainsi que les procès-verbaux d’enquêtes préliminaires».
Sissoko avait été arrêtée, en août 2021 en même temps que l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubeye Maïga qui est décédé en détention en mars dernier. Elle regrette que Maïga soit mort avant que leur part de vérité ne soit livrée. «Pour ma part, je continuerai à user de tous les moyens légaux pour en sortir blanchie de tout soupçon In Shah Allah», a-t-elle indiqué.
«Depuis 2015 je n’ai eu de cesse à demander que le droit soit dit dans ces dossiers, afin que mes enfants et tous ceux qui tiennent à moi, puissent toujours marcher la tête haute dans ce pays», a-t-elle insisté, tout en déplorant que la justice ne mette pas souvent l’accent sur la présomption d’innocence.
Elle dit «pouvoir compter sur (le) sens élevé de l’équité et de la justice» du président «pour espérer que cette procédure puisse connaître un dénouement rapide, afin que je puisse rejoindre ma famille».
L’ancienne ministre a plaidé aussi pour le cas d’autres détenues, particulièrement «des jeunes filles placées en détention provisoire pour infanticide, dont certaines attendent depuis plus de deux ans d’être présentées à un juge d’instruction».