Le voile se lève, en clair, sur la «cumulardise» du syndicaliste Traoré auquel de nombreux camarades reprochent d’être actifs et même hyperactifs sur une arène syndicale où la bataille des positionnements fait rage et s’intensifie les enjeux. Il lui est par ailleurs reproché de passer outre les dispositions régissant son nouveau point de chute en vertu desquels le statut de membre de l’Autorité indépendante de gestion des élections est incompatible avec les fonctions syndicales. C’est en violation de cette disposition, dit-on, que le sosie de M Katilé n’a pu se passer d’une partition ostensible dans l’installation de certains comités syndicaux de la Douane, sa corporation d’origine. Pendant que les langues se délient sur cette intrusion, les yeux sont rivés sur la posture qui sera la sienne au renouvellement très prochain de l’instance dirigeante de sa centrale syndicale, l’Union des travailleurs du Mali pour le compte de laquelle il siège à l’AIGE où son statut n’est pas cumulable avec sa vocation syndicale.
Du rififi entre Bamako et Alger
Entre les pouvoirs militaires maliens et l’Algérie, le torchon brûle. En cause, le devenir très incertain de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali qu’Alger serait tenté de ne plus garantir avec les récentes tournures bellicistes entre les parties signataires. C’est du moins l’intention implicitement attribuées à des officiels algériens, à l’issue d’une récente concertation avec des représentants de mouvements autonomistes de l’Azawad. Il semble que l’épisode de Ber y est pour quelque chose, par-delà la suspension des réunions du Comité de Suivi de l’Accord. Et, de sources bien introduites, le pourrissement de la situation serait à l’origine d’un malaise diplomatique à la fois bruyant et discret : le rappel de l’ambassadeur d’Algerie au Mali pour consultation. À quel sujet ? Difficile de le dire avec précision, mais on apprend de même source qu’est passé sous silence la cinglante déconvenue d’officiels maliens expressément dépêchés à Alger, que les autorités de ce pays n’ont pas daigné accueillir. De quoi alimenter les supputations sur une réaction dictée par le mécontentement du parrain de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger. Les observateurs les plus avisés craignent par ailleurs que le ressentis n’en arrivent à s’exprimer par une indifférence totale à la crispation latente, à défaut d’un sabotage en faveur des mouvements rebelles.
La réciprocité nuancée de la diplomatie malienne
Après un long gel des relations diplomatiques, le bras de fer entre Paris et Bamako connaît à présent des rebondissements spectaculaires avec l’arrêt des vols Air France vers Bamako et la suspension de la délivrance de visas. À ces deux mesures inédites de la France, la partie malienne a choisi de répondre coup pour coup, au moyen notamment de retrait temporaire de l’autorisation de la compagnie aérienne française suivie de la suspension, au nom de la réciprocité, de la délivrance de visa aux citoyens français. Sauf que le match ne tardera pas à révéler le déséquilibre des forces en confrontation. En témoignent les alertes lancées par de nombreux concitoyens résidant en France et aux dépens desquels le ministère malien des affaires étrangères avait visiblement agi sur un coup de tête. Ce sont en effet des familles entières en vacances qui se retrouvées pénalisées et piégées par la gestion passionnée des vols suspendus d’Air France sur le Mali, mais aussi de nombreux Maliens qui profitent allègrement de la double nationalité pour entretenir des contrées entières. Face à leurs cris du cœur, la réciprocité tant prônée par la diplomatie malienne a dû être nuancée avec la prise en compte des préoccupations massivement exprimées dans leurs rangs. Le ministre Abdoulaye DIOP s’y est pris par une note additive beaucoup plus discrète que sa première réaction où il instruit ses services d’épargner les binationaux dans la suspension de délivrance de visas maliens. Il y a lieu de s’interroger, en définitive, si la souveraineté n’a pas influé sur le sens de la réciprocité au Mali et si la réaction impulsive des autorités n’a pas transgressé leurs directives quant à la prise en compte des intérêts du pays dans les choix stratégiques.
Rassemblées par la Rédaction