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L’impasse de la transition malienne : Élections ou promesses non tenues ?

La question du retour à l’ordre constitutionnel au Mali continue de susciter de vifs débats, alimentant les inquiétudes et les interrogations sur l’avenir politique du pays. En dépit des promesses et des assurances données par les autorités de la transition, un certain flou persiste quant à la mise en œuvre effective des réformes politiques et électorales nécessaires pour un retour à un cadre constitutionnel normal. Cette situation a été récemment mise en lumière par le ministre délégué auprès du Premier ministre, Mamani Nassiré, qui, lors d’un atelier d’information et de sensibilisation à la Maison de la presse, a souligné que des obstacles majeurs subsistent avant la tenue d’élections.

 

Les révélations du ministre Mamani Nassiré

Bamada.net-Le ministre Mamani Nassiré, chargé des réformes politiques et du soutien au processus électoral, a jeté un pavé dans la mare en déclarant devant les responsables des organes de presse que le gouvernement malien ne dispose ni d’une loi électorale conforme à la réorganisation territoriale, ni d’un fichier électoral adapté. Ces révélations viennent conforter la tendance du ministre délégué, qui semble écarter toute possibilité de retour à l’ordre constitutionnel courant 2025, en dépit des ambitions budgétaires affichées dans la loi des finances pour cette année, notamment les 80 milliards de francs CFA alloués à ce processus.

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Le ministre a en effet précisé que « nous n’avons pas de loi électorale, ni de fichier électoral conforme à la réorganisation territoriale pour aller aux élections ». Cette déclaration met en lumière le fait que, bien que le gouvernement malien ait inscrit dans ses priorités l’organisation d’élections transparentes et apaisées, de nombreux préalables doivent encore être remplis avant de pouvoir envisager une véritable mise en œuvre du processus électoral.

Une situation qui frustre les acteurs politiques

La déclaration de Mamani Nassiré a naturellement suscité de vives réactions parmi les partis politiques et les organisations de la société civile. Alors que de nombreux acteurs politiques insistent sur la nécessité de fixer un chronogramme détaillé pour le retour à l’ordre constitutionnel, la situation actuelle semble s’éloigner de toute résolution rapide. Plus de quatre ans après le début de la transition, les incertitudes sur le processus électoral continuent de se multiplier.

Le ministre délégué a tenu à rappeler que, bien que des données aient été récupérées à partir du RAVEC (Recensement Administratif à Vocation d’État Civil), elles ne sont toujours pas exploitées de manière optimale pour établir un fichier électoral fiable. En février 2024, le gouvernement avait annoncé la levée de la confiscation de ces données par la société française IDIEMA, mais l’incertitude demeure quant à leur actualisation et leur validité pour les prochaines élections.

La loi électorale : un paradoxe ?

Il convient de souligner que malgré l’adoption d’une loi électorale en juin 2022 par l’organe législatif de la transition, celle-ci semble n’avoir aucune application concrète à ce jour. Le ministre Mamani Nassiré a d’ailleurs souligné qu’il n’existait pas de loi électorale pour l’organisation des élections, malgré l’existence d’un texte législatif en vigueur. Cette situation soulève des interrogations légitimes sur la volonté politique réelle de mettre en place les conditions nécessaires au retour à l’ordre constitutionnel, et surtout sur la possible abrogation discrète de cette loi sans que cela ne fasse l’objet de discussions publiques.

Les plus sceptiques s’interrogent également sur la cohérence entre les déclarations du président de la Transition, le Général Assimi Goïta, qui a réaffirmé son engagement pour un retour à l’ordre constitutionnel lors de la présentation des vœux des présidents des institutions de la République, et les réalités du terrain. Le chef de l’État a insisté sur l’importance d’un processus électoral « sécurisé et apaisé » pour éviter un « éternel recommencement », mais les obstacles techniques et institutionnels soulignés par le ministre Mamani Nassiré remettent en question la faisabilité de cette promesse à court terme.

Une transition qui s’éloigne de sa mission originelle ?

La transition malienne semble s’éloigner de plus en plus de l’objectif fondamental qui avait justifié son avènement : la restauration de l’ordre constitutionnel et la tenue d’élections libres et transparentes. En effet, la prolongation de la transition et la multiplication des obstacles techniques, financiers et politiques ne font qu’alimenter un climat d’incertitude et de frustration au sein de la population, des partis politiques et des partenaires internationaux du Mali.

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Le gouvernement de transition semble se retrouver pris entre des exigences contradictoires : d’un côté, il est pressé de respecter les engagements internationaux en matière de retour à l’ordre constitutionnel, et de l’autre, il se heurte à des réalités internes qui retardent ou compliquent la mise en œuvre des réformes nécessaires. Le budget alloué aux réformes électorales, bien qu’importants, semble insuffisant face à l’ampleur des défis à relever.

Conclusion : un avenir incertain pour la transition

La situation actuelle soulève des questions cruciales sur l’avenir du Mali. Alors que le gouvernement de transition continue de travailler sur les réformes, il est impératif que des solutions concrètes soient mises en place pour surmonter les obstacles techniques et institutionnels. Le processus électoral, condition sine qua non du retour à l’ordre constitutionnel, ne doit pas être laissé à l’oubli ou à l’improvisation. Si le pays veut éviter une nouvelle prolongation de la transition, il devra impérativement se doter des outils nécessaires à la mise en œuvre des élections transparentes et apaisées, dans le respect des principes démocratiques.

Le chemin semble encore long avant que le Mali ne retrouve un cadre constitutionnel stable, mais les autorités de transition doivent se montrer à la hauteur des défis. Dans cette optique, il serait utile de renforcer la coopération entre l’État, les partis politiques et la société civile pour trouver des solutions concrètes et durables. La transition doit être l’occasion de poser les bases d’un avenir politique plus solide et démocratique, mais pour cela, les actions doivent être cohérentes et alignées avec les attentes de la population.

 

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Moise Touré

 

Source: Bamada.net

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