BAMAKO | Trois importants chefs jihadistes au Mali, l’ex-chef rebelle touareg malien Iyad Ag Ghaly, l’Algérien Djamel Okacha et le prédicateur radical peul Amadou Koufa, apparaissent dans une vidéo diffusée jeudi soir, appelant à «poursuivre le jihad».
Leur message est adressé en particulier aux Peuls d’Afrique de l’Ouest.
Portant un turban noir sur la tête, Amadou Koufa, dont le groupe est apparu il y a trois ans dans le centre du Mali, est le seul à s’exprimer, en langue peule.
«Il est entouré du Touareg Iyad Ag Ghaly, chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans» (GSIM), et de Djamel Okacha, dit Yahia Aboul Hammam, dirigeant d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Amadou Koufa, qui dit parler «au nom d’Ag Ghaly», invite les musulmans en général à «faire le jihad», avant de s’adresser en particulier aux membres de l’ethnie peule.
«Mes frères peuls, où que vous soyez, souvenez-vous de ces mots: venez soutenir votre religion, car l’islam et les musulmans sont combattus, dévastés et brûlés», selon ses propos sous-titrés en anglais dans la vidéo.
«J’en appelle aux Peuls où qu’ils se trouvent: au Sénégal, au Mali, au Niger, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Nigeria, au Ghana et au Cameroun», poursuit-il, fustigeant en particulier la France.
Traditionnellement, Djamel Okacha mène des opérations militaires dans la région de Tombouctou (nord-ouest), Iyad Ag Ghaly dans la région de Kidal (nord-est), à la frontière entre le Mali et l’Algérie, tandis qu’Amadou Koufa est sensé diriger ses troupes dans le centre du Mali.
Les trois hommes, bien que particulièrement recherchés, réussissent un tour de force en apparaissant côte à côte et en affichant leur unité et leur détermination, démontrant leur connaissance du terrain et leur mobilité malgré la présence d’un important dispositif sécuritaire déployé par les autorités maliennes et par les forces internationales présentes depuis des années au Mali.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Les jihadistes ont été en grande partie chassés du nord du Mali ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire, qui se poursuit actuellement.
Cependant, les violences jihadistes ont non seulement persisté, mais se sont propagées du nord vers le centre et le sud du Mali, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.