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Mali: Sergent-chef Boubacar, chef de la 3e section de l’unité légère de reconnaissance et d’intervention N°1 à Gossi

Engagé dans l’armée malienne à l’âge de 17 ans, le sergent-chef Boubacar a décidé de suivre les traces de son père, lui-même militaire, pour la défense de son pays. Il grandit dans une famille dogonne à Bamako, où il construit sa vie avec sa femme d’origine peulh, et leurs quatre enfants.

 

En 2012, alors que le Mali est confronté à une dégradation brutale de la situation sécuritaire, sa carrière militaire prend un autre tournant. À la tête de la troisième section de l’Unité légère de reconnaissance et d’intervention n°1 (ULRI 1), récemment formée par BARKHANE, le sergent-chef Boubacar nous partage son expérience.

Le sergent-chef est actuellement en opération à Gossi pour une durée de deux ans, un engagement dimensionnant pour œuvrer à rétablir la paix dans cette zone où les groupes armés terroristes essaient de se reconstituer des zones refuges.

Quelle est la situation de cette région dans laquelle vous êtes engagé en opération ?

Dans la région du Gourma, les populations ont fui certains villages pour éviter d’être menacées par les groupes terroristes qui sillonnent les environs. Les forces armées ont également été visées par des attaques à Gossi. Ici au Mali, les Groupes armés terroristes (GAT) veulent imposer leur idéologie extrémiste avec les armes et font peur à la population. Lorsque les habitants entendent nos motos arriver, ils se cachent. Ils pensent que ce sont les GAT qui reviennent, mais ils comprennent ensuite que ce sont les militaires maliens et français qui patrouillent pour les aider.

Comment a évolué la situation par rapport à ce que vous avez connu avant 2012 ?

Quand je me suis engagé dans l’armée il y a 20 ans, la situation était calme. Ici même à Gossi, c’était sécurisé, il n’y avait pas d’attaque. Je me souviens qu’à la télévision on entendait parler du djihadisme dans d’autres pays, mais cela semblait loin du Mali. Lorsque la situation s’est dégradée, nous avons augmenté le nombre de soldats en patrouille et les avons dotés d’armements plus lourds.

Comment êtes-vous devenu chef de la 3e section de l’Unité légère de reconnaissance et d’intervention n°1 ?

Ma hiérarchie m’a choisi pour être chef de l’une des trois premières sections ULRI. En mai dernier, les Français de la force Barkhane nous ont formés à Gossi pendant environ un mois. Nous sommes restés en contact au quotidien et aujourd’hui c’est la deuxième fois que je mène une opération avec BARKHANE à la tête d’une section ULRI. Sur le terrain, je commande les soldats de ma section qui se déplacent à moto et pick up, pour évoluer en première ligne.

Quelle est la différence entre votre métier de militaire à Bamako et en mission, en tant que chef de section ULRI ?

À Bamako, nous faisons de la sécurité, de la protection d’établissements, du maintien de l’ordre et de la garde rapprochée. Nous patrouillons en ville et alentours, en véhicules ou à pied. La différence, lorsque nous sommes une ULRI, c’est que nous sommes les seuls soldats à motos. Grâce à notre rapidité et mobilité, nous atteignons des endroits inaccessibles habituellement. En plus des équipements que nous avons reçus, nous bénéficions de moyens supplémentaires de la force Barkhane comme les lunettes de vision nocturne qui nous permettent de poursuivre les opérations, de jour comme de nuit.

Comment voyez-vous la suite ?

J’ai l’espoir que la paix revienne dans mon pays. Il faut poursuivre les patrouilles dans le Gourma et dans la région de Mopti, pour éviter d’étendre le problème dans le centre. L’action de BARKHANE nous aide beaucoup. Le territoire est vaste et nous devons avancer petit à petit.

État-major des armées françaises

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