Mis à part l’ancien premier ministre Boubou, jamais un chef de gouvernement n’a autant manqué de faire d’unanimité que Moctar Ouane, décrit comme nonchalant et méprisant.
En pareilles circonstances, il était impératif pour Bah NDaw de tenter le maximum de consensus possible. Le choix porté à nouveau sur Ouane attise les tensions et sonne ailleurs comme un mépris pour ceux qui, dans l’exercice de leur droits décrient la méthode Ouane.
UN SENTIMENT DE MÉPRIS VIS À VIS DES TRAVAILLEURS
La grève de 96 heures de la principale centrale syndicale du pays débute ce lundi 17 mai. Elle pourrait se transformer ensuite en grève illimitée, affirment les syndicalistes qui demandent notamment l’harmonisation des primes et de la grille salariale de tous les travailleurs du pays.
L’échec des négociations fait suite à l’inaction et au mépris affichés par le premier ministre Moctar Ouane depuis le mois février.
La délégation de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) a musclé son discours, en soulignant la « mauvaise foi de la délégation officielle aux négociations ».
Malgré les risques d’une administration paralysée, nous sommes tentés de donner raison à l’UNTM. Comment comprendre qu’à deux jours d’un préavis de grève de la principale centrale syndicale, le PM démissionne bloquant les négociations laissant, côté autorités nationales, aucun interlocuteur.
LE REJET DU M5-RFP QUI PRÉVOIT DE SORTIR À PARTIR DU 5 JUIN
La coalition M5-RFP qui a contribué à l’éviction du président Ibrahim Boubacar Keita en août 2020, a annoncé samedi rejeter ce jeu de démission et reconduction systématique, sans consultation au préalable.
Le climat d’incertitude risque de se prolonger au Mali. Le Mouvement du 5-Juin se prépare à sortir dans les jours à venir.
La coalition, composée d’opposants politiques, de chefs religieux et de membres de la société civile, y dénonce “la volonté d’accaparement et de confiscation du pouvoir.
ENTRE ATTENTES DÉÇUES ET AGENDA CACHÉ
Le Mali vient d’entamer une alternance politique après la démission du président Ibrahim Boubacar Keita largement soutenue par une population insatisfaite de la manière dont le régime précédent a géré le pouvoir. Ce soutien de la population reposait sur un espoir de renouveau ; mais, quelques mois plus tard, la déception est palpable à travers tout le pays.
Le discours du premier ministre Moctar Ouane contesté dès les premières heures de sa nomination, tourne à la gestion quotidienne de l’État sans plus faire allusion à la rupture avec le système ancien ni au changement des conditions de vie de la population. D’où un rapide désenchantement de celle-ci.
Les critiques de la population portent pour l’essentiel sur l’inaction du PM MOCTAR OUANE, qui aurait un agenda caché.
Les Maliens lucides qui ont tout compris des numéros truqués de ce jeu de démission reconduction savent aujourd’hui que le PM Moctar Ouane est à la solde des occidentaux qui ont favorisé son ascension. Quelle injure à la souveraineté et à la dignité du Mali.
Avant qu’il ne soit trop tard, Espérons que le Président Bah NDAW ne se mue pas dans une coquille de mépris et qu’il se ressaisisse.
En un mot: le peuple dit NON à Moctar Ouane, au président d’écouter son peuple pour éviter un autre 5 Juin au Mali.
Mamadou Sissoko, enseignant
Source: Le Pays- Mali