Au Mali, au lendemain de la quadruple attaque visant les forces de l’ONU dans la ville de Kidal, le chef de la Minusma s’exprime. Il appelle à une réponse robuste, « coup pour coup » et pointe du doigt les risques si ce genre d’assaut venait à se reproduire. Trois civils ont été blessés et deux casques bleus, dont un grièvement.
Le représentant spécial de l’ONU au Mali, Mahamat Saleh Annadif le souligne d’emblée : c’est la seconde fois en quelques semaines que des attaques de grande ampleur ont lieu à l’intérieur même de la ville de Kidal. Avec en première ligne les populations.
« Ceux qui ont perpétré ces attaques visent à faire en sorte que la population de Kidal puisse en souffrir, parce qu’ils savent qu’en engageant un combat dans une ville, la première victime c’est la population », dénonce le patron de la Minusma. Il y a quelques semaines, les forces françaises Barkhane avaient évoqué les « collusions » entre certains membres des groupes armés signataires de l’accord de paix et les terroristes. Mahamat Saleh Annadif est plus prudent dans la formulation, mais le constat reste sans appel. Autant d’assaillants, aussi lourdement armés, n’auraient pas pu pénétrer dans la ville sans complicité interne. « Par rapport à nos partenaires de la CMA, avec lesquels nous avons obligation de protéger ces populations, comme ils sont aujourd’hui les seuls présents à Kidal, [nous leur demandons] qu’il y ait plus de coordination avec la Minusma, pour nous permettre de déceler, d’anticiper ce genre d’actions », avance-t-il. Au-delà du rôle trouble des groupes armés avec les terroristes, cette quadruple attaque prouve, s’il le fallait encore, la nécessité d’avancer sur la mise en place de l’accord de paix.
RFI