Dix personnes seraient mortes de malnutrition cette semaine dans la commune de Mondoro. Le Premier ministre avait pourtant annoncé une opération de distribution gratuite de céréales.
“Nous sommes entourés de terroristes“, racontent certains habitants. C’est bien cette situation sécuritaire qui empêcherait l’acheminement des céréales promises par le gouvernement.
“Nous avons déjà enregistré 10 morts de malnutrition et nous avons plus de 100 patients malnutris. Les populations sont vraiment bloquées aujourd’hui à cause de l’insécurité. Elles ne peuvent pas aller d’un village à un autre pour mener des activités génératrices de revenus. Elles ne peuvent pas cultiver. Il y a deux semaines, le gouvernement a donné 150 tonnes de vivres à cette population. Ces vivres sont actuellement à Mopti. On n’arrive pas à les acheminer à Mondoro.“
Des chiffres contradictoires
Si le bilan est de dix morts selon le maire de Mondoro, le ministère de la Santé confirme lui le décès de six personnes. Gyslaine Gatho, la chef du sous-bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies à Mopti, parle de deux morts :
“On a juste reçus deux décès, mais ce n’est pas confirmé. Ce sont des rapports qu’on reçoit par-ci par-là au téléphone. Il y a quelques malades qui sont à Mondoro ville mais qui ne sont pas plus d’une une vingtaine. Nous n’avons pas encore fait une évaluation.”
Une mission de l’OCHA est prévue ce vendredi 26 juillet dans la commune de Mondoro pour y voir clair comme l’explique Gyslaine Gatho :
“Demain, il y a une mission qui se rendra à Mondoro sous l’égide du ministre de la santé. Et après cette mission on pourra avoir une idée générale de ces cas de malnutrition dont les gens font allusion. On a quelques malades mais ce n’est pas aussi exagéré comme vous l’avez lu sur les réseaux sociaux.”
La situation sécuritaire se dégrade de plus en plus dans le centre du Mali avec la présence quasi permanente des groupes armés et des voies d’accès minées, ce qui rend le travail des humanitaires plus difficile. Les ONG et autres partenaires ne peuvent actuellement pas se rendre dans les zones reculées sans escorte de militaires.
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