Des joueuses de l’équipe nationale féminine de basketball des moins de 18 ans du Mali ont affirmé avoir subi des abus sexuels de la part de leur entraîneur principal mais la Fédération malienne de basketball, bien qu’ayant été informée, n’a pas réagi, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui.
Hamane Niang, le président de la Fédération internationale de basket-ball (Fiba), s’est mis en retrait à la suite de la publication d’une enquête du New York Times l’accusant d’avoir ignoré des abus sexuels dans le basket malien au cours des années 2000, notamment. Des accusations que cet ex-ministre des Sports du Mali dément.
Amadou Bamba, âgé de 51 ans, entraîneur principal de l’équipe nationale féminine de basketball des moins de 18 ans depuis 2016, aurait agressé ou harcelé sexuellement au moins trois joueuses et contrarié leurs carrières quand elles ont refusé d’avoir des rapports sexuels avec lui, selon des survivantes d’abus interrogées par Human Rights Watch.
« De nombreuses jeunes filles au Mali espèrent que leurs talents pour le basketball et leur assiduité à l’entraînement les aideront à réaliser leur rêve de jouer un jour pour l’équipe nationale », a déclaré Minky Worden, directrice des Initiatives mondiales à Human Rights Watch. « Mais pour beaucoup de joueuses au Mali, le harcèlement et les violences sexuelles ont été un aspect fréquent, destructeur et totalement inacceptable de leur expérience d’athlète. »
Après que Human Rights Watch eut écrit à la Fédération internationale de basketball (FIBA), l’instance dirigeante de ce sport au niveau mondial, détaillant les allégations d’abus sexuels commis au Mali, la FIBA a pris une première mesure importante en suspendant, dans l’attente des résultats d’une enquête, les entraîneurs et les responsables qui auraient commis ces abus ou qui en auraient eu connaissance. Le président de la FIBA, Hamane Niang, qui est de nationalité malienne, s’est retiré temporairement de cette fonction pour la durée de l’enquête. La FIBA devrait également soutenir l’apport de services aux survivantes, notamment des soins médicaux et une assistance psychologique et juridique, a déclaré Human Rights Watch.
Source: MondAfrique