Après le Conseil National de Transition, le Ministère de la Réfondation de l’État et celui de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, c’est au tour de la Cour Constitutionnelle de recevoir une copie du document de plaidoyer de la Charte d’Engagement Public pour l’Émergence (CEPE). La remise officielle du document a eu lieu ce jeudi 29 Avril 2021 au sein de la Cour Constitutionnelle du Mali.
C’est d’abord dans un huis clos que les deux parties se sont entretenues. La délégation de la société civile conduite par Dr Abdoulaye Sall, président de la Coalition CEPE et de CRI 2002 et celle de la Cour Constitutionnelle composée des sages avec en sa tête le Doyen Beyla Ba, non moins président par intérim de l’Institution. C’est après cela qu’il y a eu la remise officielle du document aux sages.
Ce document porte sur quatre (04) grands axes à savoir la révision constitutionnelle, les réformes politiques et électorales, la relecture de l’accord pour la paix et la réconciliation issue du processus d’Alger, ainsi que la réorganisation territoriale. Au sortir de la salle d’audience, Dr Sall a tenu à préciser: «ce document porte la voix des citoyens maliens, notamment ceux qu’on appelle les sans voix qui n’ont peut-être pas l’opportunité à être en contact avec les autorités à un certain niveau. »
Avant de parler du contenu, Dr Abdoulaye Sall a d’abord rappeler qu’il y a trois pouvoirs : Le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif (CNT) et le pouvoir judiciaire qui ont presque tous reçu le document de plaidoyer. «Après avoir procédé à la remise du document au pouvoir exécutif à travers le ministère de la refondation et celui de l’administration territoriale et à l’organe législatif qui est actuellement le CNT, il nous ait revenu maintenant de remettre le même document au pouvoir judiciaire à commencer par la cour constitutionnelle et nous allons boucler par la cour suprême », souligne-t-il.
Selon l’ancien ministre des relations avec les institutions, la démocratie, étant un pouvoir du peuple, le pouvoir judiciaire doit avoir un grand rôle à jouer. «Vous savez, la démocratie c’est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Alors pour que cela soit une réalité, il faut que la Cour Constitutionnelle soit une Cour pour le peuple. Mais, malheureusement nous avons constaté sur le terrain que les citoyens méconnaissent cette institution. Ils ne connaissent pas la Cour Constitutionnelle encore moins sa place, ni son rôle, ses attributions et sa fonction de stabilisation pour la paix, l’unité nationale et la réconciliation dans notre pays. Ignorer ne pas grave, mais ignorer que l’on ignore est extrêmement grave et c’est pourquoi nous estimons qu’il faut que la Cour Constitutionnelle soit expliquée par elle-même aux citoyens et ça c’est extrêmement important », explique-t-il.
Eviter les erreurs du passé !
Toujours selon Dr. Sall, Il faut se servir des leçons du passé. «Il faut penser à tout ce que la Cour a eu à avoir comme difficulté. Pour cela, il faut travailler sur trois dimensions: la dimension de la prévention, la dimension gestion lors des crises et enfin la non répétition c’est-à-dire comment faire pour éviter que ce qui est arrivé à la Cour par le passé, notamment de 1992 à nos jours comme négation, ne puisse plus se reproduire. Il y a donc la nécessité de mener des campagnes de sensibilisation et d’information et il faudrait aussi que nous, citoyens, soyons des citoyens civiques et qu’on sache que ceux qui sont aujourd’hui à la cour constitutionnelle, notamment sont des citoyens comme nous. Cependant, ils ont une fonction importante qui est de s’assurer que les lois qui vont être adoptées par le CNT soient conformes avec les dispositions de la constitution et de la charte de la constitution», ajoute-t-il.
Amadou Kodio
Source : Afrikinfos-mali