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Mali – Fatoumata Sacko: « Nous prônons un dialogue franc et sincère »

Lancée le 16 juin dernier, La Convention des Forces Patriotiques (CFR) multiplie ses soutiens aux institutions de la République et au président Ibrahim Boubacar Kéïta, contesté et appelé à la démission par des milliers de Maliens sous l’impulsion du Mouvement du 5 juin. Dans cette marrée politique, la CFR se positionne aux côtés de la majorité présidentielle comme un chantre de l’offre de dialogue du Président de la République. Dans cette interview, Fatoumata Sacko, vice-coordinatrice de la CFR, nous expose les propositions de sortie de crise de la coordination et ses perspectives.  

 

Le Mali traverse une crise politique depuis un peu plus de deux mois.  En vue d’une décrispation de la situation, le Président de la République a rencontré le M5 le 5 juillet dernier. IBK a demandé au M5-RFP  de discuter de leur mémorandum avec la majorité présidentielle, chose que le M5 n’a guère acceptée.  Et l’on se demande aujourd’hui si discutions il doit y avoir avec le M5 à propos des demandes du mémorandum est-ce que ce sera avec la CFR ou l’EPM ?

Nous avons été dépités de voir le M5-FRP refuser la main tendue du Président de la République et son offre de dialogue qui est la seule option de sortie de crise. Cette offre de dialogue est assortie d’une mise en œuvre rapide des résolutions du DNI et de la nomination d’un gouvernement de résultats. Face à ces propositions guidées par le bon sens et l’amour de la patrie et au vu de la situation difficile du Mali largement rappelée lors du sommet du G5 Sahel du 30 juin, le M5 décide de se radicaliser et d’appeler au chaos! Ceci est inadmissible et nous n’allons pas l’accepter. Pour répondre à votre question, la CFR dont je suis la Vice-coordinatrice sera aux côtés de la Majorité plurielle. Nous nous sommes rencontrés plusieurs fois et la mise en place d’un cadre d’étroite collaboration est imminente.

 

Le pays est secoué par une contestation sociale. Est-ce qu’au niveau de la CFR on reconnait qu’il y a eu des défaillances au niveau de la gouvernance ou pas ?

 

Quel pays ne connaît pas des défaillances de gouvernance? La France qui est notre modèle vient de connaître l’une des crises les plus graves de son histoire avec le mouvement des gilets jaunes qui a multiplié les actions, émaillées parfois de violences et de dégradations et des pertes en vies humaines. Cette crise qui a mis la France sens dessus dessous était une révolte en lien avec des questions de gouvernance mais pour autant ils n’ont pas appelé à la rupture de l’ordre constitutionnel. Notre pays le Mali comme certains de la sous-région est en guerre et lutte contre le terrorisme au Sahel. Alors des problèmes il y’en a comme un peu partout dans le monde et nous le reconnaissons et le Président de la République n’est pas insensible à ces problèmes; il l’a dit et l’a martelé. Oui, le Président El Hadj Ibrahim Boubacar Keita a affirmé avoir suivi avec attention les récents événements qui se sont déroulés dans notre pays. Il a entendu les colères et les cris. Il a entendu les revendications et les interpellations. Et il a pris des mesures fortes dans le sens de l’amélioration des conditions de vie de nos concitoyens. Il a mis fin à la crise de l’école entre autres. On n’en attend moins du Père de la nation qui a fait du Mali la dédicace de sa vie.

 

 

Au niveau de la CFR, quelle solution de sortie de crise préconisez-vous ?

 

Nous avons fait des propositions de sortie de crise et pour nous le dialogue qui est une de nos valeurs cardinales reste une opportunité à saisir. Nous prônons un dialogue franc et sincère et nous rappelons qu’il faut du courage, de la souplesse et du respect pour dialoguer. Courage pour soutenir, sans hargne ni passion, une idée; souplesse pour ne pas rejeter, d’un revers de main, un point de vue juste, et respect, en se disant qu’on tire toujours bénéfice de l’autre.

 

Vous dites que vous êtes une majorité silencieuse. On n’a jusque-là pas d’idée de votre étendue et on est en droit de se demander si vous aussi êtes légitimes de parler au nom du peuple malien.

 

Que cela soit clair pour tout le monde! Nous n’avons jamais prétendus être le peuple et ce serait jurer avec nos principes. Nous sommes la Convergence des Forces Républicaines qui s’est assignée pour seule mission la défense des Institutions de la République dans le strict respect de notre Loi Fondamentale qui stipule dans son article 26: « La souveraineté nationale appartient au peuple tout entier qui l’exerce par ses représentants ou par voie de référendum. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. » Nous disons que nous sommes la majorité silencieuse car nous avons porté au pouvoir en 2018 le candidat El Hadj Ibrahim Boubacar KEITA et la démocratie c’est le fait majoritaire. Ceux d’en face ont eu l’occasion de gagner les élections mais les Maliens ont renouvelé leur confiance à l’actuel Chef de l’Etat comme ils l’avaient fait en 2013. Et cela malgré les problèmes de gouvernance auxquels vous faites allusion. Cela veut dire que le peuple a décidé qu’il était le meilleur.

 

Vous avez avorté à deux reprises des meetings de soutiens aux institutions. Pourquoi cela ?

 

Nous avons certes reporté deux manifestations, la première fois à la demande du Président de la République que nous soutenons pour raison de COVID19 et la seconde fois à la demande de la MINUSMA, de l’UA qui sont au chevet du Mali depuis 2012 et qui ont payé un lourd tribut dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au Sahel. Qu’ils sachent que nous en avons conscience et nous leur serons éternellement reconnaissants. Des leaders religieux aussi nous ont conseillé de donner la chance aux négociations qu’ils pensaient prospérer dans le sens de la paix et la cohésion sociale. Mais ce n’est point une reculade et ne vous en faites pas. Nous allons bientôt montrer aux maliens et au monde entier que le Président a une majorité qui sait donner de la voix. Je tiens à rappeler et à préciser que nous n’avons jamais été dans l’organisation de marche ou de contremarche mais plutôt un grand rassemblement républicain.

 

Après la fin de cette crise sociopolitique, qu’envisagez-vous ? Est-ce que vous allez toujours rester un mouvement de soutien à IBK ou vous allez explorez d’autres perspectives, par exemple vous organiser en vue des prochaines échéances électorales ?

 

La Convergence des Forces Républicaines CFR est une organisation patriotique résolument engagée à défendre les Institutions de la République et elle est composée par des Faîtières, des Mouvements politiques et des Mouvements religieux. Nous ne sommes pas un Club de soutien et ne nous réduisez pas à cela.

Nous avons été profondément choqués des agissements anti-républicains de certains pseudo-démocrates qui n’ayant aucun moyen de conquérir le pouvoir par les urnes, ont décidé de prendre des raccourcis et la rue pour déstabiliser le pays et avec lui notre démocratie chèrement acquise. Ils ont décidé de semer le désordre social en manipulant nos concitoyens et leurs problèmes. Nous disons non à cela et nous resterons debout sur les remparts In Sha Allah jusqu’à ce que la paix et la quiétude reviennent dans notre pays. Alors, oui la CFR restera mobilisée et défendra l’intérêt général à travers les institutions issues du processus démocratique. La CFR se dressera contre la voie de l’incertitude prônée par le M5.

 

Source: journaldumali

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