L’armée malienne a dit sur les réseaux sociaux avoir reçu l’appui aérien de Barkhane, la force antidjihadiste française au Sahel. Un responsable militaire malien a indiqué que les djihadistes avaient subi « des pertes importantes », sans plus de précision. Le secteur a été le théâtre dernièrement d’intenses opérations, comme l’opération baptisée Éclipse et conjointe aux armées malienne et française contre les djihadistes. L’armée malienne avait rapporté le 26 janvier qu’Éclipse avait « neutralisé » une centaine de djihadistes. Le secteur a vu la mort de trois soldats français tués par une mine artisanale fin décembre, et celle de six soldats maliens tués dans deux attaques fin janvier.
Les groupes djihadistes pullulent
Le secteur est une zone de forêts clairsemées et de brousses surplombées d’un massif rocheux où sont implantés des éléments du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, ou Jnim en arabe), une alliance djihadiste affiliée à Al-Qaïda. D’autres groupes, liés pour leur part à l’organisation État islamique (EI), sont également présents dans la région.
Depuis 2012 et le déclenchement de rébellions indépendantiste puis djihadiste dans le Nord, le Mali s’enfonce dans une crise multiforme qui a fait des milliers de morts, civils et combattants, et des centaines de milliers de déplacés, malgré le soutien de la communauté internationale et l’intervention de forces de l’ONU, africaines et françaises. Les violences se sont propagées vers le centre du pays, qui en est devenu un des principaux foyers, et vers le Burkina Faso et le Niger voisins. Les groupes armés apparus en 2015 dans le centre du Mali ont prospéré sur les anciens antagonismes liés à la terre, entre éleveurs et agriculteurs et entre ethnies peule, bambara et dogon. Ils attaquent tout ce qui reste de représentation de l’État et fomentent ou attisent ces tensions. Des « groupes d’autodéfense » communautaires sont également accusés d’exactions. Un sommet doit réunir les pays du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad) les 15 et 16 février à N’Djamena pour faire le point sur la situation sécuritaire dans la sous-région, avec à l’horizon un possible redimensionnement de Barkhane.