A l’appel du Mouvement du 5 juin, des milliers de personnes ont manifesté vendredi 19 juin, Place de l’Indépendance, pour appeler le Président Ibrahim Boubacar Kéïta à la démission. Deuxième grande mobilisation du genre après celle du 5 juin dernier, elle a regroupé des faîtières de la société civile, des hommes politiques, tous autour du plébiscité imam Mahmoud Dicko.
Plusieurs pensaient que la résolution de la crise scolaire, le 17 juin, porterait un coup dur à la mobilisation. Mais il n’en est rien. Ils sont des milliers à venir écouter le très influent imam Mahmoud Dicko et le Mouvement du 5 juin. Le mot d’ordre n’a pas changé : « la démission du Président Ibrahim Boubacar Keïta et de son régime ». Pour le Mouvement du 5 juin, plus de temps à perdre. « Nous décidons de nous rendre toutes et tous, ensemble au Palais de la République à Koulouba pour remettre à M. Ibrahim Boubacar Kéïta l’Appel à la démission. A défaut d’une réponse dans le délai d’une heure, le peuple exercera son droit constitutionnel de la désobéissance civile et occupera tous ponts, ronds-points(…) et pratiquera toutes actions nécessaires jusqu’à l’atteinte de l’objectif fixé », a déclaré Cheick Oumar Cissoko, sous des hourras des manifestants très excités.
Alors que vers le rond-point de l’hippopotame des manifestants, ragaillardis par cette déclaration, prenaient la route du Palais de Koulouba, ce fut le tour de l’imam Dicko de s’exprimer. En « sage » et en « éclairé » il temporise. Il propose en lieu de tous les manifestants, d’envoyer plutôt une délégation de trois personnes. Choguel Maïga, Issa Kaou N’Djim et Clément Dembélé sont désignés émissaires. Ils reviendront une quinzaine de minutes plus tard, arguant que l’accès du Palais leur a été interdit en plus d’avoir été gazés.
Cela met les manifestants en colère, qui criaient « Koulouba » à l’unisson. Cependant l’imam Mahmoud Dicko est demeuré intraitable. « Nous sommes un peuple non violent. Nous sommes dignes et debout. Cette tentative de nous décourager ne nous fait pas renoncer. Au contraire, ça va nous galvaniser. Je vous demande de ne rien brûler et n’insultez personne ».
Mahmoud Dicko a promis aux manifestants d’autres actions avant de leur demander de rentrer à la maison. La veille, 18 juin, des médiateurs de la CEDEAO lui avaient demandé d’annuler la tenue de cette grande mobilisation.
Boubacar Diallo
Source: journaldumali