Au Mali, beaucoup de questions se posent après que 14 personnes ont été tuées par les forces armées. C’était vendredi 6 avril dans la localité de Dioura, dans la région de Mopti. Selon la version officielle, il s’agit de « suspects terroristes » abattus par les forces armées alors qu’ils tentaient de s’échapper.
Les proches des victimes parlent, eux, d’exécutions sommaires contre des civils. La justice militaire a donc été saisie, mais pour l’ONG internationale Human Rights Watch, l’Etat malien doit aller encore plus loin. Pour Human Rights Watch, le ministère de la Justice doit lui aussi s’emparer du dossier. « Si des groupes comme HRW et Amnesty International et les autres publient des allégations crédibles, explique depuis Washington Corinne Dufka, directrice adjointe en charge de l’Afrique de l’Ouest, le ministre de la Justice doit ouvrir des enquêtes, ils ne sont pas là pour protéger certains soldats qui ont fait certaines bavures. » En attendant les enquêtes, l’organisation préconise la suspension des agents impliqués dans de tels abus. Elle demande une enquête élargie sur les événements de Dioura, mais également sur la mort en détention de 27 personnes et 2 cas de tortures. Des faits qui se sont produits entre février et avril 2018 dans la région de Mopti. Selon Human Rights Watch, les enquêtes précédemment annoncées n’ont donné que peu de résultats. Mais l’organisation salue des efforts de l’armée en matière de transparence. « Aujourd’hui, le plus important, c’est que la volonté politique y est, dit Amadou Koita, le porte-parole du gouvernement malien. Le plus important, c’est que nous sommes respectueux des droits de l’homme et dès que les résultats seront disponibles, le rapport sera publié. » S’il y a eu bavure, assure le porte-parole du gouvernement, les responsables devront en répondre devant la justice. La question fondamentale est cette systématisation à viser une communauté particulière par rapport à la suspicion de terroristes… Témoignage du maire de Nampala
RFI