Du 1er au 3 septembre dernier, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’Etranger de la République algérienne démocratique populaire, Ramtane Lamamra, était au Mali pour une visite de travail. Laquelle s’inscrivait dans le cadre de la tenue de la 18ème session du comité bilatéral stratégique Mali-Algérie et la 6ème session de haut niveau du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. En la matière, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, livre certains détails.
La 18ème session du comité bilatéral stratégique unit le Mali et l’Algérie. C’est un cadre permettant aux deux pays de se réunir à intervalle régulier pour pouvoir ensemble examiner les préoccupations communes, selon le diplomate malien. Aussi, indique Abdoulaye Diop, cette session permet d’ouvrir les voies et moyens pour les deux pays afin de renforcer le dialogue politique à la fois sur des questions bilatérales, stratégiques, géostratégiques, voire sur des questions sécuritaires et de développement de façon générale. La mise en place de ce cadre a permis de renforcer les discussions pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Selon le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale malien, ce cadre permet au Mali de pouvoir renforcer « notre unité nationale, de préserver l’intégrité territoriale et de pouvoir renforcer la cohésion entre Maliens ». Reçu le jeudi 1er septembre au cœur du département malien, le diplomate algérien et son homologue malien se sont d’abord penchés sur la teneur de ce comité bilatéral stratégique entre Mali et Algérie. L’entretien des diplomates a eu lieu à la veille de la tenue de la 6ème session de haut niveau du comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Laquelle session s’est tenue dans un format ministériel sous la houlette du ministre algérien en compagnie de plusieurs hautes personnalités maliennes et étrangères. Cela, pour pouvoir impulser le processus de paix et de réconciliation au Mali. Aux dires du ministre Diop, l’ensemble de ces rencontres ont eu lieu dans un « contexte malien nouveau». La visite de la délégation s’est tenue dans le cadre des efforts constants menés au niveau sous-régional pour pouvoir ramener la paix et la stabilité au Mali.« Je crois que c’était une étape importante pour nos deux pays de pouvoir se réunir pour renforcer notre coopération bilatérale et travailler à renforcer la paix. Nous avons échangé sur la nécessité de travailler dans le cadre de mécanismes régionaux endogènes et africains dans la recherche de solutions africaines aux problèmes africains, sans fermer la porte à nos amis non africains. Dans notre contexte régional, il était quand même essentiel que nous puissions œuvrer à mettre en place un mécanisme (session du comité bilatéral stratégique) qui puisse nous aider à répondre aux situations d’insécurité, voire de créer la prospérité et le développement économique pour notre jeunesse », déclare Abdoulaye Diop. Le ministre Ramtane Lamamra a toujours œuvré pour la paix au Mali. Sa délégation et celle du Mali ont également échangé sur l’existence du comité d’Etat-major conjoint qu’existe, depuis quelques années, entre l’Algérie, le Mali, la Mauritanie et le Niger. Lequel a besoin d’être renforcé de nos jours, explique M. Diop. En somme, c’est tous ces éléments qui ont constitué la trame de près des 3 heures de discussions qui ont eu lieu, le 1er septembre à Koulouba (siège du département ministériel), entre le ministre malien et son homologue algérien. « Nous avons travaillé dans un état d’esprit de solidarité et de complémentarité. Le Président malien et algérien sont attachés à la paix, à la cohésion et au travail en commun », selon Diop. L’Algérie a toujours adopté une posture constructive et compréhensible par rapport au processus de transition au Mali, a-t-il indiqué. Elle ne se permet pas d’être dans une position de donneur de leçon au Mali et doit toujours être une force pour pouvoir être aux côtés du pays pour la sortie de la crise. « Nous avons de large convergence de vue sur l’ensemble des questions ». De ces travaux d’échanges entre diplomates, « nous sortons avec un réengagement à concrétiser dans des domaines comme l’énergie, le développement, la sécurité, la santé, la formation professionnelle…Il y a du travail à faire sur l’ensemble de ces questions. Nous nous sommes engagés à faire une feuille de route pour pouvoir concrétiser ces éléments », ajoute Abdoulaye Diop. Pour la paix, la sécurité et les domaines dans lesquels l’Algérie s’est déjà engagée avec le Mali, le ministre Ramtane Lamamra rassure que l’accompagnement de son pays ne fera pas défaut. « La 18ème session a porté sur notre réflexion commune et notre volonté de faire progresser nos actions de partenariat et de coopération à travers un dynamisme et un engagement soutenu », renchérit le ministre algérien en visite au Mali.
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS