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MAJORITE-OPPOSITION : Le supplice de Tantale

Le président de la République et ses poulains ont du persil dans les oreilles face aux dénonciations et propositions de l’opposition politique.

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 Les rapports tendus entre les gouvernants et l’opposition politique sont en train de laisser la place à une saine collaboration dans beaucoup de démocraties. La période des violences politiques semble révolue. Les acteurs politiques commencent à prendre conscience que seule l’union peut leur permettre de faire face aux défis multidimensionnels qui se dressent sur leur chemin.

Plusieurs formes de partage du pouvoir, dont la plus célèbre en Afrique reste le « gouvernement d’union nationale », sont expérimentées pour concrétiser cette volonté de cheminer ensemble. Toutefois, au Mali, nous sommes encore loin de ce niveau malgré toutes les difficultés que la nation connaît. Presque tous les citoyens sont unanimes pour dire que la participation de tous les fils du pays est nécessaire au redressement de la situation actuelle. Mais, l’on a le sentiment que le fossé se creuse davantage entre le pouvoir et l’opposition politique.

Les tribulations se multiplient et les lueurs d’espoir donnent rapidement lieu à des désillusions. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, qui a à maintes reprises promis d’associer ses challengers politiques à la prise de décisions importantes sur le pays a-t-il finalement donné sa langue au chat ? L’opposition politique pourra-t-elle convaincre les dirigeants maliens à tenir compte de ses préoccupations sur le devenir du pays ?

La fin en queue de poisson mardi dernier du Cadre de concertation entre le ministère de l’Administration territoriale et les présidents de parti politique dans l’enceinte dudit département n’est pas une nouvelle rassurante pour le Mali post-crise.

Mécontente de la conduite de l’action gouvernementale en général, l’opposition politique, dans un communiqué lu en présence du ministre Abdoulaye Idrissa Maïga par le bouillant secrétaire général du Parti pour la renaissance nationale (Parena), Djiguiba Kéita dit PPR, a fustigé les démarches solitaires du régime IBK.

« L’ordre du jour de cette réunion (Ndlr mardi dernier) montre à suffisance l’incapacité du gouvernement à avoir une vision d’ensemble des questions institutionnelles et électorales », regrettent les opposants, qui « décident solennellement qu’à partir d’aujourd’hui (Ndlr mardi dernier), ils n’accepteront plus de s’associer à une quelconque concertation qui ne prend pas en compte les vrais problèmes politiques et institutionnels du pays ».

 

Divergences

Une situation prévisible en ce sens que l’opposition n’a jamais cessé d’appeler le gouvernement à rompre avec ses politiques« incohérentes » afin d’avoir un Mali pacifié, uni, et démocratique. Pour reprendre sa place dans le cadre de concertation avec l’administration, l’opposition politique exige du gouvernement la « discussion dans une vision globale des questions institutionnelles, politiques et électorales » du Mali. Cette dernière requête renvoie en réalité au souhait de l’opposition de voir un dialogue plus inclusif instauré, comme une conférence nationale.  Le gouvernement, qui avait rejeté cette même demande par le passé, pliera-t-il cette fois-ci ?

En tout état de cause, le vote par l’Assemblée nationale de la loi sur les autorités intérimaires démontre la détermination du gouvernement à avancer, sans se soucier des accusations de l’opposition. Celle-ci a dénoncé une « violation de la Constitution » et a même fini par saisir la Cour constitutionnelle. Avant la décision de cette institution, les échanges houleux continuent. Et il serait difficile d’envisager un dialogue constructif entre les deux camps sur le sujet.

Le chef de file de l’opposition a souligné « l’amateurisme » de l’Etat, qui a seulement géré la question de l’installation d’autorités intérimaires de façon globale. « Il aurait fallu faire une topologie plus fine. Toutes les collectivités locales du Nord n’ont pas arrêté de fonctionner ces dernières années. Il y a des élus qui se sont battus vaille que vaille pour tenir leurs postes. Il est profondément injuste de les spolier au profit des groupes armés », a fulminé le député élu à Niafunké.

Pis, pour Soumaïla Cissé, avec la nouvelle loi, il faudrait craindre une plus grande fracture entre le Nord, où les collectivités seront gérées par des autorités intérimaires et le Sud. Pendant ce temps, la majorité, qui continue de soutenir le gouvernement aveuglement, ignore superbement la position de l’opposition sur la question. Ce mutisme de la majorité renvoie aux calendes grecques la promesse des deux camps, il y a seulement quelques semaines, de soutenir les actions du gouvernement en faveur de la paix.

La durée de la gestion des collectivités par les autorités intérimaires dépendra de l’organisation des élections communales. L’opposition n’apprécie pas la gestion faite par le gouvernement des cartes Nina, dont « 900 000 se baladent dans la nature ». Elle pense que les « calculs mesquins et électoralistes » ont pris le dessus sur les véritables enjeux des élections. Des allégations que le gouvernement n’a pas démenties.

Au contraire, l’Etat persiste dans sa logique de maintien des cartes Nina, avec une attention particulière aux prochaines communales. Cette attitude gouvernementale déchante l’opposition, qui pense que la transparence dans la gestion des cartes Nina est nécessaire pour un processus électoral de référence.

Ogopémo Ouologuem

 

Source: lesechos

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