Se maintenir au perchoir, c’est le vœu le plus ardent de Moussa Timbiné, actuel président de l’Assemblée nationale. Alors que la dissolution de l’institution ou du moins l’organisation d’élections partielles semble être le seul point sur lequel s’accordent tous les acteurs de la crise actuelle, l’élu en commune IV tente de s’accrocher à hue et à dia à son siège.
Moussa Timbiné ne fait plus confiance à sa famille politique, le Rassemblement pour le Mali (RPM), pour se faire, il tente vaille que vaille de se trouver des nouveaux alliés ou même de se faire adopter par la deuxième force politique, l’Adema-PASJ.
En effet, dans la nuit du vendredi au samedi, selon des sources proches de l’homme, il aurait rencontré le président de ce parti pour lui demander de créer une nouvelle majorité présidentielle devant s’opposer à la dissolution de l’Assemblée nationale.
Le jeune président aurait proposé à Tiémoko Sangaré de prendre ses distances avec l’EPM dans sa formule actuelle et de proposer un nouveau regroupement qui défendra l’idée du maintien de l’hémicycle en l’état.
En contre partie, il lui promet de peser de tout son poids au près d’IBK et de Karim Keïta pour lui trouver un siège confortable au sein du prochain attelage gouvernemental.
Les sources rapportent qu’il aurait reçu une oreille attentive du coté du président des abeilles, à qui un portefeuille ministériel ne fera pas de mal. Surtout qu’il fait face à une grande fronde au sein du parti. Ils sont nombreux qui pensent qu’il doit être mis à la retraite en allant jusqu’à proposer qu’il quitte la tête du parti. D’autres estiment qu’il a été dans plusieurs gouvernements et qu’il est temps de laisser la place à d’autres cadres du parti.
Dans les deux cas de figure, Tiémoko Sangaré n’a ni l’étoffe, ni la carrure encore moins la stratégie pour créer une majorité bis. Une telle aventure aussi tentante qu’elle soit serait suicidaire pour les deux. Donc, il faut croire que cette proposition de Timbiné semble vouer à l’échec. Joint au téléphone, le président Sangaré s’est contenté de nier en bloc les allégations sans autres commentaires. Pourtant les sources sont formelles que les deux hommes se sont rencontrés le vendredi autour de ce sujet.
Dos au mur et tancer de toute part, il a été obligé de dégainer la semaine dernière pour traiter certains frondeurs d’être des alliés des djihadistes. Aujourd’hui, esseulé dans son combat pour son maintien à la tête de l’hémicycle, Timbiné se serait persuadé que sa formation politique avec à sa tête Bocari Tréta voit en cette crise une occasion de le liquider et lui reprendre son poste. Ces deux hommes, faut-il le rappeler, se sont livrés une bataille de tranchée très nourrie. Malgré qu’ils soient des cousins, le premier avait remué ciel et terre pour empêcher le second d’être sur sa liste en commune V. Le second, à son tour, aurait usé de tous les subterfuges possibles pour le faire échouer lors des dernières législatives. Le clan Tréta dirigé par le maire de la commune V, Amadou Ouattara ne s’est pas limité à faire des crocs en jambe à Timbiné pendant les campagnes, il est allé jusqu’à sponsoriser une liste contre la liste du RPM dirigée par Timbiné.
Ensuite, est venue les différentes batailles et les tractations qui ont vu le parti porter son choix sur Mamadou Diarrassouba pour le perchoir. Mais, par le fait du prince, le président de la République, en personne, est descendu dans l’arène pour désigner Timbiné à l’encontre de la décision du RPM. D’aucuns pensent même que c’est l’élément déclencheur de la crise actuelle. Car, l’élection de Timbiné en commune V du district de Bamako est toujours très contestée.
Pour sûr, à l’allure où vont les choses, le chemin qui doit ramener la quiétude dans les rues de Bamako passe forcément par Bagadadji. Mais sachant que c’est un homme qui a beaucoup de ressources, il n’a pas dit son dernier mot. Rien n’est moins sûr, il a plusieurs fois déjoué des pronostics dans ce pays.
A suivre.
Harber MAIGA
Source: Azalaiexpress