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Mahmoud Dicko : « IBK ne mérite plus de passer un jour de plus au pouvoir »

Interrogé, la semaine dernière, par nos confrères de Radio Nyeta, sur ses sentiments après l’abandon du projet « Education sexuelle complète » par le gouvernement, suite à la désapprobation générale des associations musulmanes, Mahmoud Dicko, président du Haut Conseil Islamique, s’’est plutôt réjoui de la mobilisation de ses partisans contre ce projet qu’il qualifie de « satanique ». Avant de s’en prendre, ouvertement, au Chef de l’Etat, à son Premier ministre et au ministre des Affaires Religieuses et du Culte pour, dit-il, leur vaine tentative de le discréditer aux yeux de ses partisans.

« IBK ne mérite plus de passer un jour de plus au pouvoir », indique-t-il. Surtout, après que Thierno Oumar Hass Diallo, ministre des Affaires Religieuses et du Culte, ait dit, dans sa sortie médiatique, aux musulmans que « le président de la République n’était pas au courant de ce projet ».
Financé par le Royaume des Pays-Bas, à hauteur de 2 milliards CFA, ce projet, intitulé « Education sexuelle complète » prône, selon les associations musulmanes, la culture de l’homosexualité dans les écoles. D’où son rejet systématique par les leaders musulmans.

Un projet « satanique »

Pour Mahmoud Dicko, si IBK n’était pas, réellement, informé de ce « fait grave », est-ce que le ministre concerné, notamment, celui de l’Education Nationale, devrait-il passer une minute de plus à son poste ? S’interroge-t-il. Avant de s’indigner : « comment peut-on introduire une telle grossièreté dans le pays, à l’insu du Chef de l’Etat ? ».
Si, ajoute-t-il, c’est le cas, les musulmans se sont donc trompés de personne en votant pour lui. Et de poursuivre, amer : « Qu’il ne soit pas au courant de cette affaire, c’est ça même le drame. Nous qui sommes ses sujets, avons pu être au courant et lui n’en savait rien. Mérite-t-il alors son poste de président ? En tout cas, c’est nous les musulmans, qui avons fait de lui ce qu’il est aujourd’hui et nous ne saurions admettre que l’islam soit attaqué et affaibli, sans qu’il ne riposte à hauteur d’enjeu ».
Répondant à Thierno Oumar Hass Diallo, ministre des Affaires Religieuses et du Culte, qui demandait aux leaders religieux d’aller, dans les mosquées, pour informer les musulmans et, du coup, saluer le président de la République et son gouvernement pour avoir abandonné le projet sur « l’Education sexuelle complète », le président du Haut Conseil Islamique est catégorique.
« Est-ce que le ministre Thierno doit nous dicter ce que on devait faire, face à cette décision d’abandon ? Nous sommes, suffisamment, mûrs pour savoir ce que nous devons faire ! Nous, nous ne sommes pas des imams qu’on soudoie avec des miettes pour chanter les louanges du pouvoir en place ».
Une réponse qui en rappelle une autre

Selon le président du Haut Conseil Islamique, la réponse du Chef de l’Etat, à travers le ministre des Affaires Religieuses et du Culte, « frôle le ridicule ». Car, dit-il, « il est impardonnable qu’il ne soit pas au courant de cette initiative d’éducation sexuelle complète. N’eût été la situation exceptionnelle du pays, il doit être remercié par les Maliens et surtout par les musulmans, qui lui ont accordé leur confiance à travers leur vote massif dans les urnes en sa faveur ».
Et Mahmoud Dicko de poursuivre : « Que le président de la République dise qu’il n’était pas au courant de ce programme compromettant pour la religion et le pays, cela est à la limite inacceptable. Parce que le drame, c’est qu’il n’hésitera pas à sauver sa tête en se cachant derrière un tel alibi, à chaque fois qu’il sentira son poste menacé ».
Selon le président du Haut Conseil Islamique, la réponse d’IBK face à la désapprobation quasi-générale suscitée par le projet « d’éducation sexuelle complète » rappelle, à bien d’égards, une autre affaire qui a défrayé la chronique en 2014 : l’affaire de Kidal.
« Après que toute une armée nationale se soit engagée dans la bataille de libération de cette ville, le chef suprême des armées, le président de la République a dit qu’il n’a pas donné l’ordre, qu’il n’était pas au courant ».


Et d’ajouter, la gorge nouée par la colère : « Devons-nous continuer à faire confiance à ces hommes au sommet de l’Etat ? Celui qui a été indexé, comme le responsable de cette guerre improductive, puis chassé du gouvernement, est aujourd’hui le Premier ministre. Doit-on s’attendre à quelque chose de miraculeux, de constructif avec ces dirigeants encore ? ».
En conclusion, l’imam Mahmoud Dicko remercie Allah, le Tout-puissant et le miséricordieux, mais aussi, les musulmans, dont la mobilisation a permis d’éventrer « ce complot ourdi contre l’islam et le Mali ».

Oumar Babi 

Source: Canard Déchainé

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