La star malienne a réussi avec brio son passage dans la mythique salle parisienne. De quoi lui ouvrir les portes d’une carrière internationale
C’était sans doute l’événement musical de ce début d’été en France, notre compatriote Fatoumata Diawara a occupé les planchers de la mythique salle de spectacle l’Olympia de Paris. La plus ancienne salle de spectacle de la capitale française encore en activité fait 1700 places à près de 3000 places en configuration debout. Elle a vu passé toutes les grandes stars de la musique et du spectacle français, parfois européens et américains. « Réussir l’Olympia fait de vous une vedette »,dit-on. Mais par contre si vous passez à côté d’une soirée à l’Olympia, c’est redoutable parce que ça peut vous casser pour un certain nombre d’années, c’est indiscutable.
Qu’une jeune artiste interprète malienne arrive à y trouver une date, cela devient tout simplement historique. Car de mémoire, seuls une dizaine d’Africains y ont joué : Le Seigneur Rochereau à l’Olympia en 1970 et 1997 ; Manu Dibango en 1991 ; Koffi Olomidé en 1998 ; Cesaria Evora en 1996.
D’après de nombreux critiques, l’auteure, compositrice, comédienne et chanteuse, Fatoumata Diawara est devenue incontournable. Avec son 2è album Fenfo, qui signifie « Quelque chose à dire » en bambara, sortie en février 2018. Elle mêle jazz et funk à un folk enjoué et réinvente les rythmes rapides et les mélodies blues de la tradition du Wassoulou. Enregistré entre le Mali, le Burkina Faso, Barcelone et Paris.
C’est cette jeune Malienne Fatoumata Diawara qui a fait résonner vendredi dernier les morceaux extraits de son dernier opus, baptisé « Fenfo », les murs de ce haut lieu de la musique internationale. C’était au cours d’un concert mémorable, nous apprend-on.
Pourtant, c’est seulement en 2011 que Fatoumata Diawara a sorti son premier disque qui avait fait un tabac dans une autre salle parisienne nommée le « Trianon » le 11 décembre 2018. Celle que beaucoup considèrent comme l’une des plus belles voix de la musique africaine moderne, reviendra à Paris en 2019.
On rappelle que Fatoumata Diawara est également connue pour ses talents d’actrice. Elle a notamment joué dans le film d’Abderhamane Sissako, Timbuktu, nommé aux Oscars et couronné par 7 Césars (2015, dont le meilleur film et le meilleur réalisateur). Pour ce long-métrage, elle a écrit, composé et interprété la chanson phare de la bande originale.
Au Mali, Fatoumata Diawara, 36 ans, est d’abord « Sia ». Une star de cinéma que petits et grands, à force de rediffusions à la télé, ne distinguent plus de son personnage dans la production franco-burkinabé Sia, Le Rêve du Python (2001).
Fatoumata Diawara a sillonné le monde pendant six ans avec la compagnie Royal de Luxe, enregistré avec Dee Dee Bridgewater. Elle a incarné la redoutable sorcière dans la comédie musicale Kirikou et Karaba, publié un premier album solo (Fatou), accompagné Bobby Womack. Elle a côtoyé Herbie Hancock, joué avec le melting-pot Damon Albarn (Africa Express).
Fatoumata Diawara a partagé une tournée avec le pianiste cubain Roberto Fonseca. Elle a illuminé en 2017 le projet Lamomali, orchestré par Matthieu Chedid…
La dernière ligne de ce foisonnant parcours, c’est la sortie de son nouvel album Fenfo. En attendant, en 2019, un film avec Omar Sy. C’est simple, « Fatou » a tout fait. Mais tout n’a pas été simple. Elle a dû fuir le joug de la tradition, direction la France. « Je suis une survivante, une exception. Mais rien n’est acquis. Tu as beau courir, chaque fois que tu te retournes, ton passé est accroché à ta nuque », déclarait-elle récemment à la presse.
Source: L’Essor- Mali