N’ayant pu se présenter à l’élection présidentielle du 28 juillet dernier, Madani Tall, président du parti ADM tente de survivre sur la scène politique malienne avec son clavier d’ordinateur. Comme s’il vivait toujours ses anciennes amours de trader. Sans poids, ni repères sur l’échiquier politique national, celui que certains ont qualifié, à tort ou à raison, de « Bluffeur » aurait jeté son dévolu sur IBK.
Quoi de plus normal, surtout que le bon vent souffle de ce côté.
Mais, pour d’autres, il s’agirait, ni plus ni moins, que d’une manière déguisée pour l’ancien conseiller financier du président déchu, Amadou Toumani Touré, de se faire vite une place au soleil, comme il en a le secret. Car, sa longue collaboration avec ce dernier lui colle à la peau. Comme des gants. En plus, son parti, l’ADM, une association érigée en parti politique ne représente, pratiquement, rien sur la scène politique malienne. Complètement réduite en peau de chagrin.
Pis, par faute d’argent (10 millions FCFA) l’homme n’a même pas pu se présenter à cette élection, alors que c’est depuis 2012, qu’il a perturbé le programme d’un après-midi de nos fidèles musulmans sur cette déclaration de candidature, en grandes pompes, à la grande mosquée de Bamako.
Pour de nombreux observateurs, le clique est le seul moyen politique de cet ‘’apprenti politicard’’ pour mobiliser ou démobiliser. On se rappelle, le jour de la mutinerie de la garnison de Kati, c’est lui qui aurait injustement accusé certains leaders politiques, d’être à la manette des opérations dans un hôtel de la place. Des informations, à son temps, battues en brèche par Dr Oumar Mariko.
Pour une fois encore Madani Tall, sans exprimé un quelconque regret d’avoir raté un tel événement (scrutin du 28 juillet) s’est mis derrière son ordinateur, pour prendre le pas sur les autres, en transformant la sortie hasardeuse de Sinko en un takokélen pour IBK. N’est-il pas allé trop loin ou vite en besogne ?
Selon lui, IBK a, bel et bien, gagné les élections. Et il faut l’accepter et placer l’intérêt du pays au dessus des volontés de puissances personnelles. Un signal fort qu’il a lancé au camp d’IBK .Que certains qualifie de doux clin d’œil.
Les balivernes d’un « m’as-tu-vu » !
Surtout qu’il ajoute : « N’ayant pu être candidat à l’élection présidentielle, j’ai demandé à chaque militant de l’ADM de voter selon sa conscience. Comme j’ai eu à le faire, moi-même. Chacun sait que ma position a toujours été du coté de la démocratie, de l’ordre républicain et de la loi. Le reste appartient au secret des urnes ».
Et d’ajouter : « C’est en patriote convaincu et en citoyen soucieux du devenir de son pays que je m’adresse à vous et non en tant que partisan ».
Et de reconnaitre « Aujourd’hui, j’ai naturellement une voix très faible, elle me permet néanmoins de demander avec vigueur à ceux qui ont perdu les élections d’accepter la voix des urnes sans aller vers une contestation futile qui ne sied pas aux valeurs maliennes ».
Pour Madani Tall, « Ibrahim Boubacar Keita a gagné les élections, il faut être fair-play et placer l’intérêt de la Nation au dessus des volontés de puissance individuelles ».
Selon lui : « Cette victoire était souhaitable car elle vient en épilogue à 20 ans de démocratie qui auraient laissé un arrière-gout d’inachevé si finalement celui qui en a été considéré comme l’une des victimes n’avait pu exprimer, enfin sa contribution à l’édifice ».
Pour le président de l’ADM, « IBK a gagné parce que c’était son heure, nous autres musulmans, nous croyons en cela. C’est son heure et il faut l’accepter dans son intelligence et dans sa volonté avec la résolution de se conformer d’une façon stricte au résultat des urnes et à la nouvelle ère qui s’ouvre. Toute autre posture serait une comédie indigne de la part de ceux qui n’ont pas eu gain de cause et indignant à l’égard du peuple malien ».
Madani Tal conclura en ces termes : « Je ne pense pas que la contestation ait sa place ici. Chacun a senti depuis longtemps que le camp de la victoire était celui d’IBK. Ces choses là ne se cachent pas et le peuple, lui sait le pressentir. Et pour qui sait lire, le peuple cela était perceptible depuis plusieurs mois. Alors, oublions la page des élections qui, quoi que l’on puisse penser, nous permettent d’envisager un futur plus serein ».
Mais l’homme est très vite allé en besogne car les résultats définitifs provisoires ont prouvé le contraire puisque le « Takokelen » tant souhaité par les partisans d’IBK n’a pas eu lieu.
« Un politicien honnête, c’est celui qui reste fidèle à celui qui l’a acheté» enseigne la sagesse.
Georges Diarra