Les autorités maliennes ont décrété 2014 l’année de lutte contre la corruption et la délinquance financière. Une bonne décision saluée par tous les Maliens. Mais, de janvier à décembre 2014, le constat est amer et on se demande si on a lutté contre la corruption au Mali ou fait la promotion de la corruption et de la délinquance financière.
Les faits sont sacrés, le commentaire est libre. Les faits sont souvent têtus, mais ils restent des faits. À la fin de l’année 2014, les Maliens se rendent compte qu’il reste encore du chemin à faire, car les mécanismes et outils de lutte contre ce fléau existent dans notre pays. Certaines structures se chevauchent souvent dans la traque des bandits et autres délinquants.
L’action du président de la République n’a pas été comprise par les ministres, à commencer par celui même qui s’occupe de la bonne distribution de la justice. Le ministre Mohamed Ali Bathily s’est montré en spectacle en posant des actes qui fragilisent la justice de notre pays. Bathily se serait comporté en ministre de la vengeance en réglant ses comptes, oubliant du coup la mission de lutte contre la corruption. Certains ministres auraient abusé de la confiance du chef de l’Etat, parce qu’ils n’ont pas compris sa stratégie et sa vision quand il a décidé de faire de 2014 l’année de lutte contre la corruption. Un proche du chef de l’Etat nous a confié qu’IBK aurait été étonné de voir la liste des surfacturations et qu’il n’en revenait toujours pas.
Aujourd’hui, avec les actes posés et tout ce qu’on a vu, on n’est en droit de croire que l’année 2014 n’est pas une année de lutte contre la corruption. Malgré tout ce qui s’est passé, la garante de la gestion des ressources de l’Etat se dit satisfaite : «Aw wassara» (nous sommes satisfaits).
Comme pour dire qu’elle avait raison et que tout ce que les gens ont dit était faux. Bouaré Fily Sissoko peut le dire. Mais, aujourd’hui, il y a des dossiers en justice ; des réformes ont été faites ; l’article 8 a été changé et des annulations de marchés ont eu lieu. Malgré tout cela, «Fily wassara» !
Kassim TRAORE