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Loi d’orientation et de programmation militaire : L’INSTRUMENT DE LA MONTEE EN PUISSANCE DES FAMAS

Grâce à cette loi, l’armée  va bénéficier d’une réforme profonde pour doter le pays de forces à hauteur de mission dans un environnement complexe marqué par de  multiples menaces

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La loi d’orientation et de programmation militaire a été adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale au mois de mai 2015. Ce texte qui prévoit un immense investissement pour l’armée, d’un montant de 1230,563 milliards Fcfa sur la période 2015-2019, concrétise la volonté du président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, de doter le pays d’un outil de défense capable de relever les nombreux défis sécuritaires du moment. Lors de l’examen du projet de loi par les députés, le rapport produit par la Commission défense, sécurité et protection civile de l’Assemblée nationale souligne les dysfonctionnements de notre outil de défense et pointe l’insuffisance des effectifs pour couvrir les besoins du pays et assurer toutes les missions. « Notre armée est dans un état de sous-équipement aigu. Le pays consacre actuellement 12% de son budget à la défense nationale », précise le rapport qui insiste sur la nécessité de disposer d’une force capable de défendre la population et le territoire national. La Loi d’orientation et de programmation militaire s’emploie à faire face à ces menaces, consacrant la volonté des hautes autorités politiques et militaires de doter le pays de forces armées à hauteur de mission. Elle vise à enclencher une réforme profonde des armées, une réforme cohérente avec l’évolution de l’environnement aussi bien national qu’international. Elle contribuera à améliorer la capacité opérationnelle des unités combattantes, le soutien logistique, la mobilité des unités opérationnelles, le cadre de vie et de travail du personnel ainsi que du commandement. Les forces armées seront dotées des ressources humaines en nombre et en qualité et d’équipements adéquats. Sur un besoin réel en ressources humaines estimé à près de 20.000 hommes, il est prévu de recruter environ 10.000 hommes sur les cinq ans. La mise en œuvre de la LOPM se traduira aussi par l’amélioration des conditions de rémunération, de travail, de vie des forces de défense en conformité avec les exigences du métier des armes. La loi d’orientation et de programmation militaire comprend quatre articles relatifs à l’approbation des orientations, aux crédits budgétaires à programmer, au champ d’application de la loi et à la présentation annuelle du bilan d’exécution de la loi. Elle précise aussi le montant des crédits consacrés aux préparations opérationnelles, au soutien aux opérations, aux rémunérations, aux équipements, aux infrastructures, aux études et aux recherches, au fonctionnement. Chaque année, le ministre chargé de la Défense doit présenter au Conseil supérieur de défense et à la Commission défense et sécurité de l’Assemblée nationale, le bilan détaillé de l’exécution de la Loi d’orientation et de programmation militaire. L’ambition est de permettre aux forces armées et de sécurité de faire face à un conflit majeur sur le territoire national avec une structure de commandement interarmées et opérative capable de coordonner la réalisation de l’objectif militaire fixé. A cet effet, il est prévu l’acquisition d’aéronefs et de matériels de soutien technique de l’armée de l’air, l’acquisition de véhicules de combat et de transport de troupes modernes, et de matériels spécifiques pour les forces de sécurité, notamment la garde nationale et la gendarmerie nationale, l’acquisition de matériels spécifiques pour le renseignement et la transmission. L’effort financier pour 2015 était estimé à 104 milliards de Fcfa. En 2016, il était arrêté à 109 milliards de Fcfa. La mise en œuvre de la Loi d’orientation et de programmation militaire requiert, en moyenne, 21% du budget national. Le financement doit provenir du niveau interne, notamment des recettes fiscales en excluant de creuser davantage le déficit budgétaire et d’empiéter sur les autres secteurs. A l’état actuel, la part de la défense dans le PIB national se chiffre à environ 2,26 % qui sont portés à 3,92% en 2015 pour une moyenne de l’ordre de 2 à 3,5%, sur les 5 ans. La gestion des ressources est coordonnée par des commissions mises en place par chaque Etat-major. Cette loi n’aura un impact important que si le ministère en charge de la Défense veille au respect strict des textes, impose la discipline, la rigueur, le dévouement, la gestion saine des deniers publics. Aussi, est-il nécessaire de créer un Centre d’études stratégiques conçu comme un institut pluridisciplinaire de recherches et de débats consacré aux questions internationales et de gouvernance mondiale. Ce centre aura pour mission d’éclairer et de mettre en perspective les grands évènements internationaux par l’analyse et la prévision des grands enjeux pouvant avoir une incidence directe ou indirecte sur notre pays ou sur notre sous-région. La création d’un cimetière et d’un hôpital militaire contribuera à améliorer l’image de l’armée qui « reste la colonne vertébrale de tout Etat ». Au delà de l’adoption de la loi d’orientation et de programmation militaire, des actions concrètes d’équipements de l’armée ont déjà commencé avec l’achat d’uniformes et de matériels de guerre. Le nouveau visage des forces armées et de sécurité se bâtira également avec les ex-combattants des groupes armés du nord. Pour financer l’intégration de ces ex-combattants, les Nations unies ont mobilisé 10 millions de dollars, soit environ 5 milliards de Fcfa et la MINUSMA 3 millions de dollars (1,5 milliard de Fcfa). Par souci de conformité avec la Loi d’orientation et de programmation militaire, ne seront pas intégrés les officiers supérieurs dont la fin de la disponibilité à servir sera dans 2 ou 3 ans. Parce que leur service prendra fin juste au terme des formations normales qu’ils seront amenés à faire, alors que des formations spéciales ne seraient pas recommandables pour leur catégorie. La formation est un volet important de la LOPM. Des unités anti-terroristes sont formées avec l’appui de partenaires comme la MINUSMA, la France, les Etats-Unis, EUCAP Sahel Mali. D’autres partenaires comme la Mission onusienne et l’EUTM forment régulièrement les forces de défense et de sécurité par l’entremise de formations de mise à niveau et la réhabilitation de locaux.

A. DIARRA

Source : L’ Essor

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