L’appel de l’Irlande, parfois étouffant, finit toujours par pousser les expatriés à revenir au pays, assure cette journaliste, entre nostalgie et appréhension d’assister au retour imminent de son frère, exilé à Londres.
Assis sur les marches, je compte mes ennemis. Je n’en ai qu’un seul, en fait. Car, oui, nous avons été ennemis pendant plus de la moitié de ma vie. Je devrais avoir ma part de responsabilité, mais je m’y suis toujours refusé. Après tout, c’était lui l’aîné. Du premier jour où il m’a vu, il m’a prise en grippe. Il voulait qu’on me balance dans l’escalier ou qu’on me jette au feu.
Il était impardonnable d’éprouver des sentiments d’une telle violence – et plus encore de les exprimer ouvertement. Il est vrai qu’il n’avait que 3 ans à l’époque. Nous n’étions que tous les deux, mais cela nous a plus éloignés que rapprochés.
Nous n’avions pas grand-chose en commun, mis à
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