Le Premier ministre irakien, Haïdar al Abadi, a demandé à son ministre des Affaires étrangères de saisir le Conseil de sécurité de l’Onu après le refus répété de laTurquie de retirer ses troupes stationnées dans un camp proche de Mossoul, ville du nord de l’Irak tenue par l’Etat islamique.
L’ambassadrice des Etats-Unis Samantha Power, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’Onu, a indiqué que la requête irakienne avait été enregistrée vendredi et que le texte demandait que soit ordonné le retrait immédiat des troupes turques présentes en territoire irakien.
“Nous appelons le Conseil de sécurité à demander que la Turquie retire ses forces immédiatement (…) et ne viole plus la souveraineté irakienne à nouveau”, demande l’ambassadeur irakien, Mohammed Ali Alhakim, dans la lettre adressée à Samantha Power. “Cela constitue une violation flagrante des principes de la charte des Nations unies et une violation de l’intégrité du territoire irakien et de la souveraineté de l’Etat d’Irak”, poursuit le courrier.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a répété vendredi qu’il ne se soumettrait pas aux injonctions irakiennes d’un retrait, affirmant que ses soldats ont été déployés dans le cadre d’une mission internationale pour entraîner et équiper des forces irakiennes dans leur lutte contre l’EI.
“Il n’est pas possible que nous retirions nos troupes”, a-t-il déclaré devant la presse. “Il y a un déploiement, pas pour des opérations de combat mais pour protéger les soldats qui servent comme instructeurs. Nous allons poursuivre ce processus de formation”, a-t-il poursuivi.
Samantha Power a appelé les dirigeants turcs et irakiens à entamer un dialogue “afin de trouver une sortie amiable à cette situation difficile”.
Pour Erdogan, la saisie du Conseil de sécurité n’est pas une “mesure honnête”. “Ils (ls Irakiens) peuvent saisir le Conseil de sécurité de l’Onu, c’est leur droit, mais cela n’est pas une mesure honnête et nous pensons que les initiatives de l’Irak sont dictées par les derniers développements dans la région, à savoir les initiatives prises par la Russie et par l’Iran”, a poursuivi le chef de l’Etat turc.
(Tulai Karadeniz, Erca Gurses et Tom Finn, avec Michelle Nichols à New York, Pierre Sérisier pour le service français)