Il suffit d’être observateur pour comprendre que le Mali et les Maliens ont du chemin à faire pour un avenir meilleur. Si le comportement d’un peuple définit clairement l’état d’esprit de ses citoyens, il apparaît que le Mali souffre de l’incivisme et l’indiscipline de ses populations dans la circulation. Une situation qui s’illustre dans la ville de Bamako par la conduite discourtoise des conducteurs de véhicules et même d’engins à deux roues.
Comment ne pas faire le constat quand on veut remplir sa part du contrat avec les lois et le règlement des voies publiques. L’usager qui veut être respectueux du code de la route est confronté à longueur de journée aux comportements qui violent ses droits fondamentaux dans la circulation par certains usagers qui se croient tout permis. Ces comportements condamnables se passent à longueur de journée au vu et au su de la police routière, devant veiller aux respects des textes qui réglementent la circulation des voies publiques. La plupart de nos voies publiques sont de deux voies pour les quatre roues et une passerelle pour les engins à deux roues. Malheureusement, pour cause d’incivisme et d’indiscipline caractérisée, certains conducteurs de véhicules se permettent, face à l’embouteillage, d’emprunter la voie des deux roues créant ainsi une situation de désarroi total pour les engins à deux roues. Cette situation est fréquente matin et soir.
On se croirait dans un «NO MAN LAND» où dans la jungle, où règne la loi du plus fort. Les policiers dans la circulation, trop préoccupés à prendre des 500 et 1000 Fcfa aux chauffeurs de Sotrama et autres usagers d’engins à deux roues qui tombent sous leurs mains, ne se soucient guère des violations graves des droits des uns par les autres. La mentalité des Maliens se résume à leur comportement dans la circulation. Personne n’est prêt à céder.
Ce comportement reflète aujourd’hui ce que nous reprochons à ceux qui sont aux affaires de l’Etat. Certains forcent le passage parce qu’ils estiment que la personne à qui ils doivent céder le passage n’est pas à considérer parce qu’il est à moto. C’est écœurant de voir que le pauvre est violenté par le riche et que le dernier mot revienne toujours à celui-ci. Il va de soi, au sommet de l’Etat, que l’élu se comporte de la même sorte pour profiter des retombées de sa position privilégiée.
Comment arrêter de se faire piétiner dans son propre pays ? La réponse est simple : comportons-nous en responsables dans notre circulation, car c’est à travers les petites actions qu’une nation se construit et se consolide au fil des années. Si le peuple s’efforce de respecter ses propres lois, il pourra exiger de ses dirigeants d’être des hommes exemplaires. Sinon, nous ne pouvons rien reprocher à nos dirigeants parce qu’ils ne font que ce que nous faisons à longueur de journée. Seulement que leurs actions ont plus d’impacts que les nôtres. Sinon «An bè yé kelen yé !»
Gabriel TIENOU
Le Reporter