La candidature du Dr Boubou CISSE à la prochaine élection présidentielle sous les couleurs du Parti Union pour la République et la Démocratie (URD), ne relève plus des secrets d’alcôve. L’avalanche de mots souvent disproportionnés qui ont émaillé les nombreuses déclarations, en est un sérieux révélateur. Certaines officines sont devenues des fabriques à candidatures pour les besoins de lui tailler des croupières ; des entreprises d’influence à des égards, nuisible à la sérénité qui a toujours caractérisé le Parti de la poignée de main ont poussé çà et là.
En effet, le candidat potentiel a été confronté à de saillantes attaques verbales, condamné même avant tout procès, visé par la vindicte d’une partie de la famille politique qu’il a toujours portée dans son cœur, selon ses propres confidences. De micro en micro, d’estrade en estrade, on débite tel un mantra l’illégitime originelle du Dr Boubou CISSE comme s’il fallait planter un clou dans le cercueil de ses ambitions légitimes en brandissant partout comme un éventail le militantisme de première heure et tutti quanti. Parce que c’est bien Soumi champion (paix à son âme) qui a fait preuve d’égale considération pour l’ensemble des militants et sympathisants de son Parti. C’est lui qui disait, lors de sa présentation de vœux le 10 janvier 2017 : « comme vous le savez, notre parti s’agrandit grâce à l’exploit de tout un chacun. Cette popularité incontestable, cet engouement réel doivent nous servir de stimulant pour aller à la rencontre de plus de Maliens encore, plus de groupements de Maliens avec comme seul bréviaire, comme seul argument la VÉRITÉ rien que la VÉRITÉ et toujours la VÉRITÉ ».
Mais, le temps n’est plus aux imprécations. «Antigone a raison, mais Créon n’a pas tort». Cette magnifique phrase d’Albert Camus, prononcée lors d’une conférence donnée à Athènes en 1955, traduit à suffisance sa détestation des manichéismes propres aux idéologues. Comme on s’accorde à la dire, la nuance est le meilleur des antidotes contre la démagogie.
Le fait est que la mort brutale du Président fondateur de l’URD, candidat naturel du Parti, a fait vaciller beaucoup de certitudes de tribun et fait sortir les militants de leur zone de confort, en créant parfois une désorientation spatiale et temporelle. Comme la plupart des partis politiques sous nos tropiques, il n’y a pas de coadjuteur et le réveil est brutal. Ce coup de tabac est diversement vécu en fonction des postures.
Au lieu de s’enliser dans de vaines querelles de personnes, de se ruer dans les brancards ou de cabrioler sur le talus pour sombrer dans un certain délire paranoïaque, une voie vertueuse serait plutôt de se livrer à un exercice cathartique dont le Parti ne devrait d’ailleurs pas pouvoir faire l’économie. Un pas décisif est franchi dans ce sens, à travers l’appel à candidatures qui a été lancé par le vice-président Salikou SANOGO à travers une lettre datée du 23 août 2021 adressée à l’ensemble des sections. Parce que, par ce biais, l’équité sera respectée, mais surtout l’URD s’arrimera solidement aux exigences d’une démocratie en interne.
Ainsi, par les voies les plus démocratiques, le Dr Boubou CISSE, dont beaucoup s’accordent à soutenir qu’il présente un sérieux avantage comparatif à la course à la présidentielle pourrait être désigné. C’est Montesquieu qui disait : « l’amour de la démocratie est celui de l’égalité ». Cela nous épargne d’attiser les clivages de façon contre-productive et de passer à côté des solutions clefs pour enrichir les individus et la communauté.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : Info-Matin