En raison d’une double mutation jugée arbitraire d’un agent, syndicaliste de son état, en l’espace de seulement deux mois, le Comité syndical des impôts estime qu’une ligne rouge est franchie par la Directrice régionale des impôts, Mme COULIBALY Zaliatou DIARRA, à l’origine des décisions controversées. Aussi, à l’issue d’une réunion extraordinaire tenue hier, les responsables syndicaux somment la première responsable de cette administration fiscale, au niveau de Bamako, de reconsidérer sa décision. Il a été donné 48 heures au Directeur général des impôts de trouver une solution satisfaisante à ce problème, sous peine d’une grève des travailleurs.
Selon les sources syndicales, l’agent dont la situation est à l’origine d’une levée de boucliers a été muté au Centre des impôts de la Commune IV, avant d’être réaffecté deux mois plus tard au Centre des impôts de la Commune III du District de Bamako. Un bringuebalement que n’admet pas le Comité syndical qui hausse le ton et agite la menace d’une grève des travailleurs dont la durée n’a pas pour le moment été déterminée, si la Directrice régionale campe sur sa décision.
«Notre camarade syndicaliste de la commune IV une zone stratégique à l’ACI et la Directrice régionale voulant mettre un de ses protégés au niveau ladite zone n’a trouvé mieux que de renvoyer le jeune homme en question dans un autre centre, or il avait été muté il y a juste deux mois en commune IV », dénoncent avec verve les responsables syndicaux des impôts.
L’on apprend de sources syndicales qu’il a été donné 48 heures au Directeur général des impôts de trouver un heureux dénouement à cette crise qui se transporte sur le terrain syndical ; faute de quoi, sont-ils déterminés, les travailleurs useront de leur droit de grève.
Autant dire qu’un mouvement social n’est pas à exclure dans les jours à venir au niveau des impôts du Mali. C’est du moins ce que l’on peut retenir de la réunion extraordinaire d’hier dans la matinée du Comité syndical des impôts.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette menace de grève tombe au plus mauvais moment pour le pays, eu égard le rôle stratégique que jouent les services des impôts dans le domaine fiscal et naturellement l’impact sur les rentrées d’argent. Parce que pour le Mali, en cette période de transition, il est impératif de mobiliser les ressources fiscales. L’on ne devrait en effet pas perdre de vue que les services des impôts pèsent plus de 50% dans l’approvisionnement du budget national. Par conséquent, tout mouvement de grève serait à l’origine d’un énorme manque à gagner pour le pays qui est loin d’être Crésus.
Va-t-on laisser la situation atteindre un point de non-retour pour des motivations présumées de clientélisme ? Ce serait regrettable pour ce service fiscal qui a une obligation de résultat comme pour le Mali qui devrait se hisser au-dessus de certaines situations qui devraient être éludées.
PAR BERTIN DAKOUO
Source : Info-Matin