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L’hypertension artérielle «normale »: cette autre maladie « tueuse silencieuse »

Un homme plein de vie, amoureux de la bonne chair venait de «tirer sa révérence», subitement, sans crier gare à la suite «d’une courte maladie », selon le communiqué nécrologique. Un de ses amis intimes déconcerté par la soudaineté de cette disparition me confiait médusé : « Nous nous sommes quitté tard hier soir, il n’avait rien ! Ses derniers mots résonnent encore dans ma tête, il m’expliquait avoir été vu la veille par son médecin, il n’était «plus hypertendu»“, sa tension s’était normalisée, il avait donc la chance d’avoir échappé à cette peste des temps modernes… Hormis un petit gêne respiratoire à la marche, «il se portait comme un charme» désormais ».

CARDIOLOGUES medecins hypertension arterielle coeur

Ce bon vivant ne souffrait que d’une petite toux persistante, rebelle aux traitements déjà administrés. Hier donc, il s’est mis à tousser plus violemment que d’ordinaire et devenait de plus en plus angoissé. Son état se dégradant rapidement il fut conduit vers l’hôpital situé à 400 petits mètres de son domicile, une détresse respiratoire survint en cours de route, de la mousse rosâtre apparue aux commissures de ses lèvres, arrivé inanimé dans l’établissement hospitalier le diagnostic d’œdème aigu du poumon est posé, malheureusement en post mortem, le patient venait de décéder.
Voilà une nouvelle victime d’une des complications de l’hypertension artérielle. Ce décès était pourtant évitable, la méconnaissance des signaux d’alarmes a conduit à cette fin tragique.

Qu’est-ce que l’hypertension artérielle (HTA) ?
C’est l’exagération de la force avec laquelle le sang est poussé dans les vaisseaux (artères et veines) par le cœur qui joue le rôle de pompe irriguant le corps.
Il existe deux types d’hypertension artérielle, la première, de cause inconnue dite essentielle ou primitive se retrouve dans près de 90 à 95% des cas, l’autre variété ou HTA secondaire résulte de la décompensation de certaines affections rénales, endocriniennes (goitre, diabète…), immunologiques (les maladies rhumatismales causées par les angines mal suivies).
L’HTA essentielle est une affection qui se traite mais dont on ne guérit jamais, elle s’aggrave avec le temps, reste longtemps contrôlable sous médication appropriée qui empêche la survenue de complications pouvant entrainer de gros handicaps voire la mort.

Comment mesurer l’élévation de la tension artérielle ?
La pression artérielle s’apprécie grâce à un appareil de mesure (tensiomètre) qui affiche deux valeurs, d’abord la maximale suivie de la minimale. Au repos, la tension artérielle normale est comprise entre 140 et 90 mm de mercure, en deçà, il s’agit d’une hypotension, au-delà c’est l’hypertension artérielle, pour les diabétiques, les insuffisants rénaux, les victimes d’accidents vasculaires cérébraux, les malades coronariens, le seuil d’HTA est plus bas soit 130/80mm (réf Virginie Thévenet, HTA)

Quels sont les signes de l’HTA ?
Maux de tête, bourdonnements d’oreille, troubles visuels, saignements du nez constituent habituellement les signes d’appel relevés dans la littérature (Dieulafoy).
Le défunt avait effectivement présenté un temps ce tableau clinique.

La maladie hypertensive
A force de maintenir l’élévation de la pression artérielle pour faire céder les résistances vasculaires et permettre une meilleure circulation du sang, le cœur se fatigue à la longue, il se relâche, devient moins tonique et grossit. Les pressions artérielles diminuent dans un premier temps, puis se normalisent pour ensuite afficher des valeurs en dessous de la normale (hypotension voire collapsus artériel). C’est la phase ultime de cette dégradation qui constitue la maladie hypertensive.

L’insuffisance cardiaque
L’insuffisance cardiaque est la défaillance fonctionnelle du cœur qui peine à assumer son rôle de pompe aspirante et réfoulante. Elle s’installe dans un tableau clinique de fatigue au moindre effort, de difficultés respiratoires, d’émission de crachats, de pleurésie (épanchement liquidien comprimant le poumon), d’augmentation de volume du foie.
En phase plus avancée, apparition d’œdèmes (gonflements) aux membres inférieurs mais aussi d’ascite (liquide intra abdominal dans lequel baignent les organes).

D’autres complications peuvent également survenir :
L’œdème aigu du poumon ou OAP, il s’agit de l’inondation par le plasma sanguin des poumons et des voies aériennes que sont la trachée, les bronches, les bronchioles et les alvéoles.
L’hémoptysie est l’hémorragie dans les voies aériennes pulmonaires.
Les thromboses où les vaisseaux sanguins peuvent être obstrués par un caillot de sang circulant ou formé sur place, les tissus ne sont plus irrigués, de gravissimes répercussions fonctionnelles ou vitales peuvent en découler si l’atteinte siège au niveau des poumons (embolie pulmonaire) ou du cerveau (accident vasculaire cérébral ou AVC de type ischémique) se traduisant par des paralysies fonctionnelles de sièges divers associées ou non à des troubles de la mémoire.
L’insuffisance rénale est caractérisée par l’atteinte de la capacité de filtration du sang au niveau des reins se manifestant par la diminution voire l’arrêt de l’émission des urines.
L’atteinte de la vue consécutive au décollement de la rétine peut entrainer la cécité.
Un enchainement de circonstances malheureuses est souvent à la base de disparitions aussi soudaines qu’évitables…
Morts causées par un OAP, lui-même complication d’une maladie hypertensive due à une HTA méconnue ou mal gérée ayant évolué à bas bruit.
La maladie hypertensive est une affection grave qui nécessite une prise en charge soutenue. Les campagnes d’information de masse sont essentielles pour expliquer la spécificité de cette pathologie d’évolution chronique qui impose le suivi strict, régulier et permanent des prescriptions médicales, qui interdit de manière impérative la rupture thérapeutique et qui invite fortement au respect des conseils hygiéno-diététiques donnés.
La qualité de vie de l’hypertendu dépend du respect scrupuleux de ces préceptes.
Le diagnostic repose, certes sur la clinique, mais également sur l’électrocardiogramme (ECG), la radiographie, l’échographie et le Doppler cardiaque.
Le traitement de l’HTA est actuellement bien codifié. La remise à niveau des praticiens et la formation en nombre de médecins à profil cardiologique est souhaitable.
Les personnes âgées, ordinairement proies de l’HTA, doivent être ciblées lors de campagnes d’information.
Mes remerciements à Dr DIALLO Abdoulaye Mady chirurgien, pour ses conseils éclairés.

Par Dr Moussa Dassé MARIKO
Cardiologue Clinique JALO Kunda
Quartier du Fleuve Bamako MALI
E-mail : mariko_moussa2003@yahoo.fr

 

Source: info-matin

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