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Lettre à grand-père : Politique au pas des réseaux sociaux

La politique au pas des réseaux sociaux (Facebook, tweeter, WhatsApp…) ! Oui grand-père, aujourd’hui, ce n’est ni des laboratoires, ni des cliniques, ni des centres d’école ou d’université, encore moins des savants ou des professeurs, mais de la politique au pas des réseaux sociaux dans certains pays. Les accords, les concertations et les assises, tous à jamais jetés à la poubelle pour avancer en politique au pas des réseaux sociaux.

Oui grand-père, pas que la politique même les guerres, on avance au pas de ces réseaux. Ce n’est plus des débats à l’Assemblée nationale, ni des conseils des ministres ou de la défense pour décréter ou cesser une guerre. Mais seulement à l’humeur de Facebook et des tweets. Selon les likes, les commentaires et les partages. Ce n’est plus des émissaires et des médiateurs mais des likeurs, des commendataires et des partageurs.

Ce n’est point des légitimités offertes par des votes (élus locaux et nationaux), mais le nombre de followers sur les réseaux sociaux et le nombre de partage d’une opinion, qui font foi et force. Une très grande marche aux pas des Facebook et WhatsApp. Le repère n’est plus les plans, les programmes et les mandants, mais la validation des youtubeurs, facebookeurs et des tweeteurs. La marche au pas des réseaux sociaux.

On ne fait plus appel à des experts ni aux spécialistes, mais seulement l’aval des internautes que la décision soit bonne ou mauvaise. Les actions ne sont plus lues sous des loupes éclectiques et scientifiques, mais le nombre de likes sur Facebook suscité par l’émotion et l’illusion vendue. Le droit, la justice et les principes, n’en parlons pas ! C’est la politique au pas des réseaux sociaux. Plus on est craint, plus on a plus de droit.

Car les droits les plus fondamentaux et les principes les plus sacrés sont tous soumis au suffrage direct de Facebook compté au nombre de likes et d’opinions favorables. Le verdict des facebookeurs, nous dira s’il faut aller ou pas. Et là-bas, le verdict tombera selon que tu sois aimé ou craint. Le bip : “Allons aux élections”, fera atterrir d’aucuns en prison et : l’appel : “Il n’a pas d’autorité…” n’empêcherait pas d’autres de bien dormir. Selon que tu sois craint ou aimé. Aucun regard sur la République.

Oui grand-père, cela nous fait un peu longtemps que le Mali ne suit plus la Charte de la transition, les recommandations des assises, des concertations, des dialogues et des accords. Cela fait longtemps que la priorité n’est plus la refondation de l’Etat d’abord démocratique et ensuite décentralisé. Le regard n’est plus porté sur la sécurisation par le développement à long terme et la paix par le dialogue et l’entente. La meilleure défense, étant la cohésion et la meilleure sécurité, le développement.

Mais, on a opté pour la marche au pas des réseaux sociaux où les actions sont bonnes ou mauvaises non par des lectures objectives des hommes et femmes avertis, mais l’avis des réseaux sociaux où vœux et souhaits se prennent souvent pour des réalités. Mais pour combien de temps et jusqu’où ?

Cher grand-père, faut-il continuer avec cette marche ? Tout le monde peut connaitre l’endroit mais peu savent comment y aller et surtout, comment y rester et longtemps.

A mardi prochain pour ma 218e lettre.

Lettre de Koureichy

Source : Mali Tribune

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