«Le monde est dangereux pas à cause de ceux qui font du mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire». C’est le principe qui sous-tend la réaction de ces Maliens de Suisse à l’origine d’une lettre ouverte en date du 06 Septembre adressée au Président de la République Ibrahim Boubacar Keïta, au P.M Modibo Keïta, au Ministre des Affaires étrangères (Abdoulaye Diop), de l’Economie et des Finances (M. Boubou Cissé), et à celui de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, de la Jeunesse et de la Construction Citoyenne (Mahamane Baby). Et ce n’est pas de la délation gratuite !
Le document nous apprend que Son Excellence Madame l’Ambassadrice loge seule dans un appartement de 8 pièces, dont 6 chambres et 1 garage loué, tenez-vous bien, à 12.000 F suisse soit l’équivalent de 7.200.000 F CFA/mois. Vous avez bien lu : 7.200.000 F CFA/mois ! Pour l’année, le calcul donne un peu moins de 75 millions F CFA presque le prix d’acquisition de deux villas de standing moyen à Bamako.
Il s’agit d’un appartement initialement destiné à une famille d’environ 6 personnes. Mais c’est Madame seule qui vit là de manière permanente et reçoit quelques fois la visite d’un proche. Et ne parlons des meubles de luxe d’une valeur plusieurs dizaines de millions F CFA.
Les frasques de la diplomate malienne ne s’arrêtent pas là. Elle mène en la vie dure à ses compatriotes et employés de l’Ambassade. Un d’entre eux, à savoir, «Mr Harouna Diallo a été licencié sans consultation préalable de son ministre de tutelle ; le comptable Souleymane Traoré, père de quatre enfants scolarisés à Genève a été rappelé au Mali en pleine année scolaire, sans le versement de son salaire depuis Mars 2016».
Ce ne sont pas les seuls Maliens qui subissent les caprices de Madame : «Le chauffeur Suisse de l’Ambassadrice, Frederick Vuichard a été licencié pendant un arrêt maladie… Un licenciement contraire à la Loi suisse qui a suscité une procédure de dédommagement contre l’Ambassade du Mali auprès d’un Tribunal de Genève». Par ailleurs, une lettre circulaire du Ministre des Affaires étrangères du Mali met en garde contre les licenciements abusifs qui coûtent très chers au budget d’Etat Malien. L’Ambassadrice n’en a cure. C’est l’Etat malien qui paie !
Ladite correspondance déplore en outre «le retard inadmissible de l’ambassadrice à l’accueil du Président de la République à l’Aéroport de Zürich en Février 2015». Une grave faute diplomatique !
Mais ô rage, ô désespoir ! Madame l’Ambassadrice a été a été décorée au titre de chevalier de l’ordre National du Mali !
Mais comment se fait-il ? L’explication se trouve certainement là : «Elle utilise ses relations avec un haut fonctionnaire en exercice aux Nations-Unies (distribution de cadeaux à la mère de ce haut fonctionnaire) pour asseoir son influence et la créditer auprès du président IBK».
Les auteurs de la correspondance ne font pas de la délation, disions-nous. Un d’entre eux a demandé et obtenu une audience avec elle et lui a fait part de toutes leurs préoccupations. Pour toute réponse, ils eurent droit à cette réponse de notre Ambassadrice : «de quoi je me mêle ! ». Une réaction à l’origine de la lettre ouverte.
Et les auteurs ne se cachent nullement derrière des pseudos ou une lettre anonyme : ils ont agi à visage découvert. Il s’agit de : Madame Awa Diallo, Genève, M. Assalat Edaraf, Genève, membre de l’association des Maliens de Suisse ; Madame Fatoumata Cissé, Genève, Membre du Bureau l’association des Maliens de Suisse ; Harouna Coulibaly, secrétaire général de l’Association Teriya à Zürich.
Leur leitmotiv, disions-nous, repose sur cette vision : «Le monde est dangereux pas à cause de ceux qui font du mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire».
Chapeau, messieurs, dames !
Batomah Sissoko
Source: Le sphynx