Tout comme ceux du Mnla jadis, des éléments du Gatia sont aujourd’hui mis à contribution dans le conflit désormais ouvert au sein du Rpm entre les différentes tendances. D’où le risque de politisation à outrance de ce groupe d’autodéfense.
Après une première tentative de renouvellement de son bureau les 16 et 17 août 2015, la section Rpm de Gao a remis çà les 12 et 13 mars derniers. C’était dans la salle de conférences du conseil régional de Gao sous la supervision du ministre Abdramane Sylla.
Tout comme la première fois, la Conférence n’a pu concilier les deux tendances à savoir celle d’Aguissa Seydou Touré et d’Abdrahamane Diakité. Les deux camps défendent respectivement les intérêts politique d’Abdoulaye Idrissa Maïga, actuel ministre de l’Administration territoriale et Bocari Tréta, ex-ministre du Développement rural, secrétaire général du parti, et convoitant tous deux la présidence de ladite formation. Un combat des chefs, alors ! C’est, en tout cas, de bonne guerre que de vouloir contrôler le parti majoritaire !
Ce qui s’avère par contre quelque peu immoral, c’est le fait pour Abdramane Diakité de s’autoproclamer secrétaire général de la section alors que les deux tentatives de mise en place de l’instance dirigeante ont été infructueuses.
A l’issue de la conférence en effet, il a enregistré la démission du bureau et la mise en place d’une commission composée du secrétaire général sortant, Aguissa Seydou Touré, et des quatre (4) secrétaires généraux des sous sections non impliquées dans le litige (Anchawadj, Tilemsi, N’Tillit et Soni Ali Ber) pour gérer les affaires courantes de la section. Mais jamais un bureau dirigé par Abdrahamane Diakité n’a été mis officiellement en place.
Il s’avère que le sieur Diakité est membre du Gatia. Il évolue avec Malick Alhousseyni du Coren (Collectif des ressortissants du nord) lui aussi très présent auprès des groupes d’autodéfense et bénéficiant du soutien de Bocari Tréta lequel cherche à s’imposer comme président du parti.
Ce n’est pas la première fois que les conflits d’intérêt au sein de cette formation impliquent des groupes armés. N’est-ce que des membres, voire des combattants du Mnla sont des élus du parti Rpm à Kidal et ailleurs ?
Il faudra craindre que ces accointances avec les groupes armés n’affectent une situation sécuritaire déjà complexe.
Batomah Sissoko
Source: sphynx