Les enseignants des Collectivités en 1 ère Région du Mali ont finalement repris la craie en milieu de semaine derrière après 144 heures de débrayage. L’année scolaire à peine entamée, en effet, que l’enthousiasme des écoliers (anciens et nouveaux) fut aussitôt rabroué par une grogne syndicale sur fond de revendication salariale. En cause, plus de 9 mois de retard de salaires sur lequel différentes autorités de la 1ère région ont été interpellées sans succès par des fonctionnaires souvent condamnés à changer de loyers pour se soustraire aux mensualités. Manifestement en mal d’arguments face à la situation les ramifications régionales du pouvoir n’ont entrepris aucune démarche de conciliation et se cachent derrière les difficultés budgétaires que rencontre le pays. C’est pourquoi la reprise des classes n’est que temporaire car 72 heures de grève seront désormais observés chaque semaine, selon les responsables syndicaux jusqu’à la satisfaction de la revendication.
Entre «féodaux» et «vassaux», les défis se cristallisent en milieu Soninke
Aussi incroyable que cela puisse paraître, les considérations esclavagistes ont encore de beaux jours au Mali. Au fait, des reliques ont toujours subsisté mais un rebondissement spectaculaire s’est produit avec les récents tiraillements entre progressistes et conservateurs de la tradition. C’est la fête de Ramadan qui a mis le feu aux poudres. Face aux velléités des uns de se soustraire à la besogne sociale d’abattre les bœufs dans les familles, leurs maîtres historiques leur ont catégoriquement interdit juré d’en abattre pour leur propre compte. Le contentieux a par la suite gagné en ampleur et s’est cristallisé avec une récente convergence de militants du mouvement ‘Gambana’ qui veut dire «Tous égaux » en langue Soninke. Allusion est ainsi faite au combat d’affranchissement et de lutte contre la persistance de pratiques esclavagistes rétrogrades dans le milieu concerné. Les contradictions et polémiques entre traditionalistes et progressistes ont finalement transformé la rencontre en scène punitive contre les soi-disant «vassaux». Roués de coups et malmenés dans une salle hermétiquement fermées et sans échappatoire possible, ils n’ont eu leur salut qu’avec l’intervention de la gendarmerie, nous a-t-on confié. La rixe est devenue une affaire judiciaire sur fond de guerre anti-esclavage avec nombre d’interpellations et de détenus à Nioro. De quoi lui donner des répercussions jusque dans la diaspora soninké composée d’individus de divers rangs et strates sociaux.
La Rédaction
Source: Le Témoin