Chaque année, l’Afrique célèbre la journée de l’enfant africain le 16 juin 2018. Cette journée constitue une commémoration des violences perpétrées contre les enfants réclamant leurs droits à Soweto en Afrique du Sud en 1976 sous le régime de l’apartheid. Le thème retenu cette année est: « Aucun enfant laissé pour compte dans le développement de l’Afrique »
Le Mali n’est pas resté à l’écart de cette journée de l’enfant africain. Le 18 juin passé, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keita, a répondu favorablement à une invitation des enfants à l’occasion de cette journée. Ce cadre a offert l’occasion au chef de l’État d’assurer son soutien total et indéfectible aux enfants dans leur lutte pour la sauvegarde des valeurs de la démocratie. Il a cependant invité les enfants à la retenue pour ne pas se laisser emporter dans des pratiques peu orthodoxes. Il rassure enfin qu’il a bien compris les messages, les revendications des enfants. Ces propos font suite à une requête des enfants en ce qui concerne surtout la tenue d’élection paisible : « Faites en sorte de ne pas nous effrayer, faites en sorte que nous n’ayons pas à craindre le jour du scrutin, faites en sorte que nous n’ayons pas à craindre le lendemain du scrutin »
D’autres pays comme le Congo se sont engagés dans le cadre de cette journée à la protection des droits des enfants, à l’élimination de la pauvreté et de la faim. C’est dans ce souci que le Congo a lancé sa politique nationale d’action sociale (PNAS). C’est dans cette mesure que le ministre des affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité, Antoinette Dinga-Dzondo, affirme l’engagement du gouvernement à « Réduire la pauvreté, la vulnérabilité et les inégalités ; de promouvoir le développement du capital humain, d’aider les ménages et individus vulnérables ; de mieux gérer les risques et de garantir à toute la population, y compris les enfants, la dignité humaine ».
Rappelons que la journée de l’enfant est entrée dans le calendrier des journées de commémorations par l’unité africaine devenue de nos jours l’union africaine depuis le 16 juin 1991. C’est en rappel au carnage dont ont été victimes les enfants à Soweto en Afrique du Sud le 16 juin 1976. Une centaine d’enfants ont trouvé la mort à cette date ainsi qu’aux jours qui s’en sont suivis. Ces enfants manifestaient pour réclamer une amélioration de leurs conditions de vie, de leurs droits en tant qu’enfant : le droit à l’éducation, le droit à une vie décente et épanouie débarrassé de toutes les violences à leur encontre, etc.
Cette insurrection des enfants en 1976 est intervenue suite à une décision gouvernementale d’instaurer une nouvelle langue dans laquelle tous les enseignements allaient être dispensés. Il s’agit de la langue Boers, l’Afrikaans. Les enfants réclamaient juste qu’ils soient éduqués dans leur langue nationale. Cette manifestation a coûté la vie à près de 180 à 700 enfants.
Dès lors, cette journée est érigée comme journée de l’enfant africain. À ce titre, pour les commémorations de 2018, le thème retenu était : « Aucun enfant laissé pour compte dans le développement de l’Afrique. » Cela constitue un objectif des ODD (Objectif du développement durable).
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays