L’élection présidentielle de juillet prochain n’a pas fini de dévoiler tout son lot de logiques, de suppositions et de surprises. A coté des candidatures sérieuses, des candidatures de circonstances et celles des aventuriers, l’on assiste à un nouveau phénomène : les jeux des alliances. Certaines de ces alliances sont tellement contrenatures qu’il y’a lieu de se poser la question si leur durée de vie atteindra l’ouverture de la campagne, annoncée pour le 7 juillet prochain.
Tout d’abord, il faut faire le distinguo entre les plateformes et les alliances. A ce niveau, l’on peut admettre que les partis de la mouvance présidentielle (pour la plupart sans base électorale) se regroupent sous l’égide du RPM pour soutenir la candidature du président IBK. Cela s’apparente à une plateforme issue de la Convention de la Mouvance Présidentielle (sans certains partis politiques, certes). De même que ceux de l’opposition, dont le PARENA et le PDES qui soutiennent le candidat de l’URD, Soumaïla Cissé. Ceci est bien normal, étant donné qu’ils ont cheminé ensemble à l’opposition, cinq ans durant.
Cependant lorsque pour une visée électoraliste des formations politiques ou des associations contrenatures coalisent pour emprunter le chemin de Koulouba, il faut admettre que cela se fera sur une coquille vide. Car il s’agit des personnalités qui ont été opposées sur toutes les grandes questions de la vie de la Nation dans un passé récent.
Coalition pour l’Alternance et le Changement et le CDR, cohabitation entre chien et chat :
Ils sont si semblables et si différentes que leur cohabitation ressemble à celui entre le chien et le chat. Il s’agit des protagonistes de l’opposition républicaine et ceux du Collectif pour la Défense de la République (CDR) de Ras Bath. Entre eux la plaie est tellement béante que le simple fait d’être ensemble opposé à IBK ne pourra pas la cicatriser de sitôt. C’est pourquoi de nombreux observateurs prédisent déjà un clash entre eux au moment décisif de la campagne. C’est-à-dire lorsque les candidats entreront dans les débats de fond. Surtout que le CDR a fait de la condition sin qua none de son soutien, l’acceptation des mesures édictées dans son manifeste issu de ses concertations populaires. Or des passages de ce manifeste sont en déphasage avec le programme politique de ‘’Soumi Champion’’. Au sein de cette même coalition les dissensions idéologiques et déclarations discordantes sont tellement nombreuses que rien ne pourra la sauver d’un éclatement à court terme.
Sinko et Modibo Sidibé dans la convention des bâtisseurs !
Jeudi 31 mai, le dernier né des regroupements ou d’alliances pour Koulouba 2018 a vu le jour, il s’agit de ‘’La Convention des bâtisseurs’’. Cette alliance est particulière, d’autant plus qu’elle est composée par uniquement des candidats declarés. Au nombre de ceux-ci, on peut citer :Modibo Sidibé, Moussa Mara, Mountaga Tall, Housseini Amion Guindo, Gal Moussa Sinko Coulibaly, Dr Hamadoun Touré, Dramane Dembélé et Pr Clément Dembélé.
S’il sied de saluer le courage de ces candidats à vouloir mutualiser leurs atouts sans balancer dans la majorité ou dans l’opposition, force est de reconnaître que sauf par miracle, sinon elle ne pourra pas faire le consensus sur une candidature unique. En attendant que les protagonistes eux-mêmes développent le contour de leur alliance, lors d’une conférence de presse, prévue pour le 8 juin, d’ores et déjà, certains observateurs de la scène politique émettent de doute sérieux sur la longévité de cette alliance. En illustre, la présence en son sein de deux postures opposées : Gal Moussa Sinko de l’ex junte et Modibo Sidibé, l’ancien PM d’ATT. Aussi longtemps qu’elle va durer, cette alliance vivra bouillante, surtout qu’on annonce d’autres arrivées en son sein, notamment Oumar Mariko de la Sadi et Mamadou Igor Diarra.
En attendant la fin de ces jeux d’intérêt d’alliances politiques et regroupements associatifs tous azimuts, la patience reste la seule alternative pour l’électorat.
Par Jean Joseph Konaté
Source: Le Sursaut