Depuis le lancement de la campagne électorale pour le 1er tour des législatives, le29 Mars prochain, Karim Kéita arrive difficilement à trouver le sommeil. Les familles fondatrices de Bamako, aussi bien que la jeunesse acquise à sa cause, se disent déterminées à empêcher la réélection de Karim Kéita à la tête de la circonscription législative de la Commune II. Elles exigent, en effet, des éclaircissements sur la disparition de leur fils et journaliste BiramaTouré.
« Légalement, nous ne pouvons pas l’empêcher de battre campagne en Commune II, mais nous restons mobilisés à monter ses potentiels électeurs contre lui. Nous allons tout faire pour le démasquer et montrer au grand public, le visage d’homme politique criminel et maffieux de Karim Kéita», a vivement menacé, un jeune leader proche des famillesfondatrices de Bamako. « Karim Kéita, depuis le début des vacarmes autour de la disparition de notre frère Birama, s’est montré hautain, arrogant et méprisant à la limite. Aucun des messages à lui adressés par les membres du Vestibule, n’a eu de réponse », a-t-il poursuivi avec colère.
Rappelons que Birama Touré a été enlevé, exactement, le 29 janvier 2016, à Bamako où il exerçait le métier de journalisme dansl’hebdomadaire, « Le Sphinx ». Il fut enlevé par des éléments cagoulés puis conduit vers une destination jusqu’ici (officiellement)inconnue même si plusieurs voix s’accordent unanimement sur les locaux de la Sécurité d’Etat. Les multiples témoignages et autresrésultats d’investigations menées à titre personnel, notamment, par certains des confrères du disparu ainsi que des agents de l’Etat, sont, eux aussi, unanimes sur uneresponsabilité présumée de Karim Kéita, fils du Président Ibrahim Boubacar Kéita.
Et, curieusement, toutes ces personnes ayant participé à l’enquête aussi bien que tout homme de média responsable d’actes militants pour que toute la lumière soit faite sur la disparition du journaliste Touré, ont été, soit, menacés d’enlèvement, ou poursuivis enjustice. Et, là aussi, plusieurs sources s’accordent sur la main invisible du même Karim Kéita « pour brouiller toute piste conduisant à la vérité » sur l’affaire. Aussi, toutes les pressions incessamment exercées par les associations des droits de l’homme sur les pouvoirs publics pour l’ouverture d’une enquête officielle sur la disparition du journaliste, se sont révélées infructueuses.
Et, comme aucune de ces pistes n’a pu conduire à l’éclatement de la vérité, la famille du journaliste, par le truchement des autorités coutumières fondatrices de Bamako, veutdésormais prendre le taureau par les cornes en empêchant Karim d’accéder, une nouvelle fois, à l’Hémicycle. Cela, « afin qu’il perde l’immunité parlementaire et soit mis à la disposition de la Justice », ajoutant que la bataille sera sans répit contre le présumé assassin de leur fils.
M.D
Le Point