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Législatives 2018 : les femmes chamboulent les schémas politiques

Les formations politiques maliennes – celles de l’opposition certainement moins que leurs adversaires de la majorité – n’ont pas démordu après le décalage officiel du collège électoral désormais ramené à Novembre. Et pour cause, les équations politiques post-présidentielles ne laissent aucun répit aux grandes formations tant elles sont toutes agitées par les tensions politiques inhérentes aux conférences électives. Il s’agit notamment d’une phase d’autant plus déterminante pour devenir des partis qu’elle les soumet à la gageure de confectionner des listes de candidature en épargnant leurs résultats et performances électoraux d’une affectation par les frustrations de prétendants laissés sur le carreau. Or les élections législatives cette année expérimentent pour la première fois la dure épreuve des contraintes de la loi  2015-052 sur la promotion du genre, laquelle institue 30% de femmes pour les listes électives sous peine d’invalidation. S’il est un acte que les députés de la 5 eme Législature regrettent c’est sans doute le vote de ce texte dont ils ont mal apprécié la portée. Ses ennuyantes répercussions politiques se sont déjà fait ressentir aux communales de 2016, mais ses vagues les plus irrésistibles le sont aujourd’hui, à l’heure des comptes.


En effet, ladite loi – dont un décret d’application existe déjà – a d’ores et déjà pour implication d’assurer au moins 44 de femmes sur les 147 que compte l’institution législative, soit le nombre correspondant aux 30%. Pour une assemblée sortante composée d’à peine une dizaine de femmes, il en résulte que le renouvellement de la législature se fera forcément aux dépens des élus parlementaires du sexe opposé pour au moins une trentaine d’entre eux.

C’est le drame qui rattrape aujourd’hui les députés sortants de la majorité présidentielle qui s’étaient battus comme des beaux diables pour concrétiser la volonté du président de la République et qui se battent autant dans leurs familles respectives pour résister aux conséquences de leur complaisance. Il se trouve, en effet, que dans la majorité écrasante des circonscriptions la corvée de la loi sur le genre devient davantage plus pénible avec le schéma des alliances devenues un passage obligé pour les objectif électoraux. Or les formations politiques sont astreintes ou épargnées de la lourde tâche de contribuer aux listes communes par la désignation de femmes en fonction de leur assise dans une circonscription électorale comparée à celle des alliés.

Bonjour donc les tensions et dissensions internes, d’autant que la notoriété des partis repose le plus souvent sur des acteurs qui ne sont pas de la gent – et dont l’élimination pourrait se payer au prix d’une démobilisation susceptible d’être fatale tant pour la formation que pour l’allié. Nombreux sont les structures de partis ainsi contraintes à la suspension de leur processus électif qu’ils ont ajourné au détour du report de la date limite de dépôt des candidatures.

Quoi qu’il en soit, tous les états-majors abordent l’équation des candidatures féminines avec des  incertitudes et une anxiété telles que ceux qui en sont encore exemptés dans le cadre des alliances par leur bonne assise politique gardent les yeux rivés sur les incidences possibles du choix de l’allié sur leurs listes communes. Des calculs politiques susceptibles à tout le moins de chambouler nombre de partenariats déjà noués ou d’imposer aux structures de formations politiques un repli identitaire pour éviter l’éparpillement de l’électorat dans le phénomène des listes  de circonstance. Bref, le puzzle est si difficile à déchiffrer qu’il peut tout aussi couver des embryons de potentielles recrues pour l’opposition. Et dans ce cas, c’est le pouvoir qui pourrait malencontreusement rattrapé par les effets de la Loi sur le genre.

A Keïta

 

Source: Le Témoin

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